CENI : Moïse Katumbi demande à Félix Tshisekedi de « rejeter la liste entérinée à l’Assemblée nationale »

Le président du parti politique Ensemble pour la République, Moïse Katumbi, demande au Président Félix Tshisekedi de « rejeter purement et simplement » la liste des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) entérinée par l’Assemblée nationale. Dans sa lettre adressée mardi 19 octobre au Chef de l’Etat, Moïse Katumbi estime que cautionner les irrégularités qui ont émaillé le processus d’entérinement des membres de la CENI « conduira inévitablement le pays vers un nouveau cycle de désordre ». 

Moïse Katumbi demande à Felix Tshisekedi d’imposer aux responsables de l’Union sacrée le respect des textes, « afin de ne pas y laisser prospérer les anti-valeurs, notamment la corruption, le débauchage, l’achat des consciences, contre lesquelles vous avez engagé une lutte sans merci. »

En effet, l'Assemblée nationale a entérriné la liste de nouveaux membres de la CENI, samedi 16 octobre. Une controverse est née de cette action de la chambre basse, parmi les acteurs tant politiques que de la société civile. Paul Tshilumbu, député national et porte-parole de l’UDPS soutient que c’est en toute responsabilité que les députés nationaux ont procédé à l’entérinement de nouveaux membres de la CENI. Il a ajouté que le processus ayant abouti à cet entérinement a été régulier. Il souhaite que le chef de l’Etat signe les ordonnances nommant ces nouveaux animateurs. Ce point de vue n’est pas partagé pas Géneviève Inagosi, députée nationale du FCC. Elle estime plutôt que cet entérinement n’est qu’un passage en force, une barbarie institutionnelle où tout s’est passé en toute irrégularité et en toute illégalité. Elle pense qu’il n’y a que le président de la République qui peut aider la RDC à sortir de cette « situation chaotique ».

Accompagner Félix Tshisekedi

Dans sa adressée à Félix Tshisekedi, le président d’Ensemble pour la République rappelle que le 23 octobre 2020, il a engagé des consultations nationales pour rouver des solutions aux problèmes du pays, dont les trois premières urgences furent le rétablissement de la paix, l’organisation des élections crédibles dans les délais constitutionnels et le renforcement de l’Etat de droit.

Il lui rappelle qu’en tant qu’opposition républicaine, ils ont accepté d’accompagner le président de la République dans cette voie, en lui transmettant leur cahier de charges qui reprenait l’ensemble de leurs propositions visant au redressement du pays.

« Dans le souci d’éviter au pays un nouveau chaos électoral, nous avions proposé un arsenal de dispositions visant à crédibiliser la CENI en mettant l’accent sur la désignation du président de la CENI par consensus sur le ou les candidats proposés par les confessions religieuses », écrit Katumbi.

Et d’ajouter : « Alors que nous nous approchons des prochaines échéances électorales, les mêmes méthodes dénoncées hier pour imposer à la tête de la CENI un homme politique controversé ont repris. La Contestation a gagné les institutions ».

« J’en appelle à votre sagesse afin de ne pas jeter le pays dans de nouveaux déchirements aux conséquences funestes pour l’ensemble du peuple congolais », écrit-t-il.

Moise Katumbi précise qu’ils ne sont pas à la recherche des postes. Cependant, ils « demeurent soucieux de préserver les valeurs de la République au rang desquelles figure le consensus qui demeure le ferment de la cohésion nationale ».

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