Kasaï-Oriental : les « pédaleurs », nouveaux fournisseurs de charbons et autres marchandises

Il ne faut pas seulement avoir quatre roues pour approvisionner une ville, voire une province en marchandises. Cette réalité se vit désormais dans le Kasaï-Oriental. Depuis quelques années, ce sont les transporteurs à deux roues, plus précisément les vélos, appelés « pédaleurs », qui fournissent du charbon et d’autres produits de première nécessité dans la province. 

« La braise n’arrive que par vélos, en provenance des villages. Les camions n’amènent plus de charbon de bois ici », témoigne dimanche 24 octobre, Mme Cécile Bijingabu. 

En effet, plusieurs propriétaires des véhicules de transport des marchandises ont abandonné cette activité, faute de routes praticables. A cela s’ajoute le prix élevé du carburant. En calculant les dépenses, et d’autre charges, ces deux éléments (route et carburant) ne leur ont pas permis de tenir longtemps. C’est l’abandon. 

Désormais donc, sont les « pédaleurs » ou les conducteurs de vélos qui approvisionnent en grande partie, la ville de Mbuji-Mayi. 

Au fil des mois, leur nombre augmente. Le commerce attire plus d’un. Ils sont actuellement près de deux cents qui arrivent chaque jour avec des sacs de braise et autres marchandises pour les écouler à Mbuji-Mayi. 

Ils proviennent des localités de Mabaya, Tshitshianku, Mupompa, Ndomba, dans les territoires de Lupatapata, Miabi et Kabeya Kamwanga.   

Moise Kanda provient de Tshiastshiatshia dans le territoire de Kabeya Kamwanga avec ses trois sacs de charbon de bois. Il raconte son aventure : 

« Je pars à Mbuji-Mayi à Djoka avec mes 3 sacs de charbon de bois pour chercher comment trouver le bol de maïs. » 

Un long trajet 

Albert Nkolela provient de Kabotu dans le secteur de Munkamba. Il a passé quatre jours sur la route, avant d’atteindre Mbuji-Mayi, avec ses cinq sacs de braise.  

« J’ai déjà fait 4 jours sur la route. Ceux qui me poussent sont les propriétaires de la marchandise qui vont la revendre à Mbuji-Mayi afin d’acheter les fournitures scolaires », relate-t-il. 

Ce business est devenu lucratif et fait vivre de nombreuses familles de pédaleurs. 

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