RDC : 110 cas d’attaques diverses contre les journalistes et les médias enregistrés en 2021 (JED)


Dans son rapport intitulé « Mauvais temps pour la presse en RDC » publié en marge de la Journée internationale de lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes célébrée ce 2 novembre, l'ONG Journaliste en danger (JED) parle d’au moins 110 cas d’attaques diverses contre les journalistes et les médias enregistrés en 2021. 

« Trois ans après son accession au pouvoir et en dépit de ses nombreuses promesses faites à la presse, le nouveau pouvoir n’a toujours pas su lancer des signaux forts en faveur de la liberté de la presse. A ce jour, aucune action de grande envergure n’a été prise ni sur le plan politique, ni sur le plan judiciaire, ni sur le plan sécuritaire en faveur de l’exercice du métier de journaliste », écrit JED dans un communiqué de presse. 

Selon JED, « plus de la moitié des cas d’atteintes à la liberté de la presse, soit 51%, touchent à la sécurité physique des journalistes, et sont constituées des menaces qui précèdent parfois les assassinats, des agressions physiques et des journalistes contraints à vivre dans la clandestinité, loin de leurs maisons et de leurs familles pour échapper à la mort, suite à des menaces des miliciens ou des militants politiques ». 

A l’analyse de la situation préoccupante actuelle de la liberté de la presse en RDC et en vue de répondre aux attentes urgentes de la presse, JED demande au gouvernement la mise en œuvre des actions prioritaires suivantes : 

  • Réformer sans délai, le cadre légal répressif actuel, à savoir, la Loi N°002 du 22 juin 1996, portant modalités de l’exercice de la liberté de la presse, en consacrant la dépénalisation des délits de presse afin que les journalistes puissent exercer sereinement et librement leur indispensable rôle de quatrième pouvoir ; 
  • Doter la RDC d’une loi d’accès à l’information qui fera obligation à tous les mandataires publics de publier toutes les informations d’intérêt général, non couvertes par le secret, pour des raisons de sécurité nationale ; 
  • Mettre fin aux arrestations des journalistes et aux suspensions arbitraires des médias en confiant à un organe de régulation indépendant l’exclusivité des prérogatives de sanctions et en sensibilisant les forces de sécurité et acteurs du monde judiciaire aux droits et devoirs des journalistes ; 
  • Mettre en place un mécanisme national de protection des journalistes ;  
  • Mettre fin à l’impunité des crimes commis contre les journalistes.
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