Goma : le gouverneur de province annule la spoliation d’une parcelle de l’Etat

Le gouverneur de la province du Nord-Kivu, général Constant Ndima, a retiré la notification adressée au chef de la division provinciale de l’habitat à Goma, en mai 2019, de l’arrêté ministériel du 24 octobre 2016 sur la désaffectation d’un certain nombre de maisons appartenant à l’Etat. Dans une correspondance adressée au même responsable, consultée lundi 17 janvier par Radio Okapi, il a tranché sur le dossier de spoliation, désaffectation et vente illicite de la parcelle de l’Etat sur l’avenue La Corniche à Goma. La population de Goma salue la « décision courageuse du gouverneur remettant ainsi l’Etat dans ses droits. » 

 

Dans sa correspondance adressée, samedi dernier, à Augustin Kasereka Kihongya, chef de la division provinciale de l’habitat, le gouverneur du Nord-Kivu justifie ce retrait de l’arrêté ministériel ad-hoc par les procès en cours portant sur la parcelle spoliée occupée actuellement par l’ancien directeur de province. Selon lui, cette parcelle est reprise par erreur sur la liste des maisons calcinées ayant fait l’objet de l’arrêté. 

Dans cette lettre, le général Ndima enjoint aux autorités en province de faire cesser tout acte de tentative d’occupation cavalière de cette parcelle par les tiers. Celle-ci reste donc propriété de l’Etat.  

Cette décision a été saluée par la population de Goma et le député provincial Lumbu Lumbu, qui avait saisi l’autorité provinciale sur cette spoliation : 

« L’arrêté ministériel portant désaffectation, pour le moment, ne va plus produire ses effets ici dans la province du Nord-Kivu. Nous voudrions remercier le gouverneur, parce qu’il vient de faire une sévère mise en garde à tout ce réseau mafieux des personnes mal intentionnées, qui pensent que, par de fausses allégations, elles peuvent déposséder l’Etat de son patrimoine.» 

D’après Me Lumbu Lumbu, environ 98% des parcelles de l’Etat sont désaffectées à Goma, la plupart au motif qu’elles ont été calcinées par la lave volcanique en 2002, « laissant ainsi l’Etat, lui-même, locataire. » 

Il demande au gouverneur de province de freiner cette hémorragie visant à désaffecter irrégulièrement les parcelles de l’Etat dans la ville. Et il souhaite que l’on puisse entamer des enquêtes sur toutes les maisons de l’Etat qui avaient été désaffectées irrégulièrement.  

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