Nord-Kivu : tracasserie des forces de sécurité contre des jeunes à « risque » dans le territoire de Masisi (Ong ACEDH)

« Quelques centaines de jeunes à risque, entre autres, des ex-combattants en processus de démobilisation, ont été traqués et arrêtés parfois arbitrairement, par les forces de sécurité congolaise, ces trois derniers mois, dans le territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu », a affirmé jeudi 27 janvier l’organisation Alerte Congolaise pour l’Environnement et les Droits Humains (ACEDH).

Dans une interview à Radio Okapi, cette Ong de défense des droits humains a affirmé qu’elle adressé une lettre ouverte au gouverneur du Nord-Kivu, le lundi 24 janvier au sujet de ces abus.

« La lettre ouverte intitulée « le droits fonciers des jeunes à l’épreuve de l’état de siège dans le territoire de Masisi », est motivée par la situation du moment, du désordre au niveau de l’état de siège à travers certaines autorités militaires, notamment certains commandants des FARDC. Cette situation s’est présentée avec acuité à partir de la période des festivités où plus de cinq cents cas ont été recensés », note, Me Olivier Ndoole, secrétaire exécutif d’ACEDH.

 Ces exactions envers les civils dans le territoire de Masisi auraient poussé de nombreuses familles au déplacement, affirme Me Olivier Ndoole.

 « Par exemple le groupement de Bashali Kaembe, précisément dans le Nyamitaba, il y a des villages qui se sont vidés par ce qu’il y a eu des arrestations et des cas de tortures. Comme l’arrestation doit être conclue sur base des transactions, notamment, entre cinq cents et deux mille dollars, les gens ont fui le village », a-t-il déploré.  

Il ajoute que, cette situation a poussé de nombreuses familles de ces jeunes à troquer leurs champs pour obtenir la libération des leurs enfants arrêtés par les militaires.

 Dans sa lettre ouverte, ACEDH sollicite l’implication des autorités.

 « Je crois que, cette question doit être prise au sérieux pour que, non seulement il y ait adhésion de la population à l’état de siège, mais aussi pour que l’héritage de l’état de siège ne puisse pas impacter négativement, l’après situation de l’état de siège », a renchérit, le secrétaire exécutif de ACEDH.

 Le porte-parole du secteur opérationnel Sokola 2, a déclaré à Radio Okapi que, la plainte de l’ACEDH n’est pas encore parvenue à leurs bureaux. Toutefois, le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, a affirmé que « l’armée ne tolère pas l’impunité ». Il promet des investigations ainsi que des sanctions contre ceux qui seront reconnus coupables d’exactions.

 

 

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