Beni : les malades refusent l’hospitalisation dans l’air de santé Kalivuli après son attaque par des miliciens

Depuis 5 mois, les malades refusent d’être admis à l’hôpital de l'aire de santé de Kalivuli dans la zone de santé de Kyondo et préfèrent plutôt se soigner en ambulatoire, quel que soit leur état. Cela, depuis que cette structure a été attaquée par des présumés Maï-Maï en novembre 2021 et que l'aire de santé de Kisunga, à côté, a été incendié par des présumés ADF la même période.

Le personnel médical de l'aire de santé de Kalivuli dans la zone de santé de Kyondo a du mal à suivre ses malades.

Le docteur Lukulirwa Likasi, médecin traitant dans l’aire de sante de Kalivuli parle des conséquences de cette situation :

 « Depuis environ cinq mois, on n’arrive plus à travailler convenablement, les malades ont peur de fréquenter nos structures. Je me rappelle au mois de novembre dernier, nous avions été visités par de présumés Maï-Maï. Depuis lors, on reçoit les malades en ambulatoire, puis le malade rentre dans la communauté, et le personnel soignant se débrouille pour passer la nuit dans la communauté et la structure reste vide. Donc, les malades n'arrivent plus à bénéficier des soins adéquats ».

Mais cette situation, ajoute-t-il, expose des malades à des risques :

« Une fois que le malade prend le traitement en ambulatoire, quand son état s'améliore, il reste et ne revient plus pour honorer sa facture, un manque à gagner pour la structure. Et puis, imaginez quelqu'un qui vient le matin et à 15 heures il doit rentrer chez lui, même s'il est dans un état qui mérite l'hospitalisation, mais à cause de la psychose sécuritaire, il refuse de rester et rentre chez lui. Son état sanitaire peut s'aggraver à la maison, et il n'y aura personne pour le prendre en charge. On a connu un cas d'accouchement à la maison, à cause de cette situation ». 

 D'après lui, seule la restauration de la paix dans la région peut remédier à ce problème. 

Lire aussi sur radiookapi.net: