« Je suis tombée, et je me suis blessée » : les débuts difficiles de Christelle Mudia, meilleure motocycliste à Mbuji-Mayi

 

Mme Christelle Mudia Buana a été primée meilleure motocycliste, samedi 5 mars, après la course des femmes, organisée au stade Kashala Bonzola de Mbuji-Mayi au Kasaï-Oriental. Cette activité a été organisée par la fondation Mpanda Wetu.  

« J’ai dansé sur la moto, j’ai laissé les mains et la moto a roulé seule. Les gens ont applaudi pour moi, c’est pour cela que je suis sortie première », explique Mme Christelle Mudia, agée d’une vingtaine d’années, mariée et mère de trois enfants. 

Elle est l’une des femmes qui roulent à moto à Mbuji-Mayi. Ce moyen de transport est quasi exclusivement consacré aux hommes. Elle dit avoir été motivée par son mari pour apprendre à conduire la motocyclette. 

« Un jour, nous partions à l’Eglise, nous n’avions pas trouvé la moto de transport, et au retour, mon mari m’a dit qu’il allait m’apprendre à conduire la moto. Je n’avais pas peur parce que je connaissais déjà rouler à vélo. Le problème était de savoir le code de la route. Si vous connaissez le code de la route, tout est facile », relate-t-elle. 

Deux jours ont suffi, pour cet apprentissage, au niveau du terrain de l’hôpital Bonzola, affirme-t-elle. Mais son apprentissage n’était pas facile. 

« J’ai regardé ma taille (1,40 m), je me suis dit que je ne saurai pas rouler à moto, mon mari m’a encouragé. En apprenant à rouler à moto, Je suis tombée et je me suis blessée à la main, mais j’ai persévéré », raconte Mme Christelle Mudia, qui affirme que qui ne risque rien, n’a rien. 

Selon elle, les blessures d’apprentissage l’ont poussé à maitriser le volant. 

Mme Christelle Mudia utilise sa moto pour se rendre à l’université, accompagner son mari au travail, et ses enfants à l’école. Elle dit avoir réduit les coûts de transport de la famille. 

« J’ai l’habitude d’accompagner mon mari au service. J’accompagne mes enfants à l’école. Ils étudient à l’école de la poste. Aller tout comme retour. Après je pars aussi aux études, je fais l’ISP soir, j’amène aussi ma moto là-bas. Au Marché, j’amène aussi ma moto là-bas, je fais mes achats », poursuit-elle. 

Mme Christelle Mudia invite les autres femmes à briser la peur « afin de se rendre utile dans la société. » 

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