Ituri : témoignages des femmes déplacées du site de Kigonze qui luttent pour la survie de leurs familles

Des femmes, déplacées du site Kingoze, à Bunia, s’impliquent, à travers des activités génératrices des recettes à la survie de leurs familles. Ces femmes qui ont tout abandonné pour se mettre à l’abri des exactions des groupes armés se réorganisent pour nourrir les familles entières. 

Le site de Kigonze situé au quartier Mudzi-pela héberge 14 000 personnes.  

Mave Furaha, 22 ans, habite ce camp. En 2018, elle a décidé, avec son mari de quitter son village Largu, pour fuir les attaques de la milice CODECO. Mariée à un couturier, Mave a appris à coudre les habits. Ce qui lui permet de subvenir aux besoins de leurs trois enfants.  

Elle ne réalise pas beaucoup de recettes à la fin de la journée, mais c’est suffisant, déclare-t-elle pour prendre en charge ses trois enfants : 

« Le peu de recettes que je réalise m’aide à acheter de la nourriture et varier les aliments. Ça me permet aussi d’acheter les habits de nos enfants ». 

A quelques mètres d'elle, on retrouve Célestine Love. La cinquantaine révolue, elle déclare ne pas être concernée par la date du 8 mars où, en principe, elle devrait, avec ses enfants, se réjouir à l’instar des autres femmes : 

« Je n’ai même pas le temps de penser à la journée du 8 mars. Nous sommes des personnes qui mangions la viande, tout ce que nous voulions à notre faim. Nous étions des cultivateurs des champs et on variait nos repas. Je voudrais bien manger du poisson frais ou de la viande. Où vais-je le trouver ? ». 

Jeanne Akiki, la gestionnaire de ce camp, salue le sacrifice de ces femmes qui, grâce aux petites activités génératrices de revenus qu’elles exercent, rendent d’énormes services à la communauté. Toutes rêvent un jour de regagner leurs villages où elles espèrent reprendre une vie normale. 

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