Les sanctions sportives contre la Russie visent à diminuer son influence sur la scène internationale (Pr Franck Nyongolo)

Sanctionner la Russie sur le plan sportif, c’est diminuer son influence politique sur la scène internationale, a analysé mercredi 16 mars, le Pr Franck Nyongolo, au département des Relations internationales de l’Université de Kinshasa (UNIKIN). Selon lui, le sport devient actuellement un instrument de rayonnement des Etats.

« C'est comme ça que les Occidentaux ont compris qu’il faut éloigner la Russie sur la scène internationale, l'éloignant sur le plan politique, parce que la politique marche de pair avec le sport, et il faut faire fléchir le Président Poutine », a déclaré Pr Nyongolo, lors de la première conférence scientifique annuelle de la faculté des Sciences sociales de l’UNIKIN.

A la question de savoir si c’est une bonne pratique ou pas, l’orateur de cette séance scientifique répond à la fois par l’affirmation et la négation.

« Non, parce qu’on est en train de dénaturer l'objectif principal même du sport, parce que le sport doit être apolitique. Oui, parce que d'un côté on a énervé les dispositifs importants de l'article 3 de la charte de la Fédération internationale de football association (FIFA) qui met l'accent sur la promotion de la paix et la protection de droit de l'homme », a poursuivi Pr Franck Nyongolo.

Les Occidentaux pensaient que la Russie est en train de saboter la paix sûrement acquise par la communauté internationale. C'est comme ça qu’elle pense qu'il faut sanctionner pour qu'elle cesse d'envahir l'Ukraine.

En effet, la FIFA et l’Union des associations européennes de football (UEFA) avaient sanctionné, en fin février, la sélection et les clubs russes « jusqu'à nouvel ordre » de toutes les compétitions qu'elles organisent. La Fédération russe avait dénoncé une mesure « discriminatoire » et décidé de saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS). Mais cette structure a rejeté mardi 15 mars la demande de la Fédération russe de football (FUR) de suspendre les sanctions prises par l'UEFA contre les clubs et sélections russes en raison de l'invasion de l'Ukraine.

La Russie était censée disputer fin mars les barrages de qualifications pour la Coupe du monde 2022 au Qatar. La sélection féminine devait pour sa part jouer l'Euro en Angleterre en juillet et le Spartak Moscou, engagé en Ligue Europa, s'en trouve également exclu.

Notons que la première conférence scientifique annuelle de la faculté des Sciences sociales de l’UNIKIN s’est tenue sous le thème : « L’invasion militaire russe en Ukraine, à la lumière des nouvelles relations internationales ».

Cette rencontre a connu la participation des officiers de l’école de guerre de Kinshasa, des étudiants et plusieurs personnalités du monde scientifique. Différents panelistes se sont succédé à travers des interventions portées sur divers aspects des conséquences des sanctions frappant la Russie.

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