Désengorgement des prisons : « Il ne sera plus question de détenir à la prison centrale de Makala des prévenus »

La ministre de la Justice, Rose Mutombo, décide de désengorger la prison centrale de Makala. Elle a annoncé cette décision à l’issue d’une séance de travail le samedi 2 avril avec les deux parquets généraux de Kinshasa-Gombe et Matete.

Pour la ministre, il ne sera plus question de détenir à la prison centrale de Makala des prévenus. Seuls les condamnés y seront incarcérés.

Selon le constat fait après une visite d’inspection à la prison centrale de Makala depuis 3 mois et dans tous les parquets de Kinshasa par des équipes mises en place par la ministre, sur 8.889 personnes incarcérées à Makala, 4271 sont des détenus en situation préventive.

Plusieurs anomalies sont décelées dans les registres tenus par les magistrats. Il y a environ 2.030 prévenus qui attendent leurs dernières décisions au niveau des cours et tribunaux et il n’y a que 2.026 condamnés qui sont en train de purger leur peine.  

Sur la population carcérale de la prison Centrale de Makala, on a plus de 6.000 qui ne connaissent pas encore leur sort.

« C’est pourquoi, j’ai demandé aux deux procureurs généraux de mener des inspections pour désengorger la prison centrale de Makala. Je l’ai dit parce que, le gouvernement dépense beaucoup d’argent pour des personnes qui peuvent être condamnées ou libérées », a indiqué Rose Mutombo.

Selon la ministre, même si on applique la grâce présidentielle et la libération conditionnelle, étant donné qu’on n’a que 2.026 condamnés, cela ne serait que sur ce quota qu’on pourra accorder la libération conditionnelle et ladite grâce.

A cette allure, à en croire la ministre, on ne saurait jamais désengorger la Prison.

« Sinon, des sanctions vont tomber », annonce la ministre qui a écrit au premier président de la Cour de cassation pour instruire toutes les juridictions de liquider les différents dossiers qui sont pendants à leur niveau.

La visite d’inspection de la ministre de la Justice le 17 mars dernier dans les parquets de Kinshasa conclut sur certaines irrégularités de détention carcérale.

Le constat est amer puisque la visite a permis de déceler le dysfonctionnement entre les réalités au niveau de la prison et celles des registres des magistrats.

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