Les élus du Nord-Kivu et de l’Ituri conditionnent leur retour aux plénières à la levée de l’état de siège

Les députés nationaux ont procédé lundi 18 avril à une énième prorogation de l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Cependant, cette nouvelle prorogation est intervenue au cours d’un huis clos sans débat préalable. Cette procédure a suscité la désapprobation des élus du Nord-Kivu et de l’Ituri. Ceux-ci ont décidé de quitter la salle et de suspendre leur participation aux plénières, jusqu’à ce que l’état de siège soit levé.

Le président du Caucus des députés du Nord-Kivu, Singoma Mwanza, estime que le chef de l’Etat devrait mettre fin à l’état de siège et envisager d’autres solutions beaucoup plus efficaces à la place :

 « Nous avons tous salué la décision du chef de l’Etat de mettre en place l’état de siège qui avait pour objectif de ramener la paix et la sécurité dans l’Est. Malheureusement, il est constaté que malgré l’état de siège, nous continuons à déplorer chaque jour des morts dans tous les territoires de nos deux provinces respectives. Nous nous posons la question : est-ce que l’état de siège pourra mettre fin réellement à cette situation de massacre que nous avons à l’Est ou bien il faut se poser d’autres questions pour revenir à d’autres solutions. »

L’élu du Nord-Kivu constate malheureusement que « l’état de siège a basculé plus vers la pression fiscale, mobilisation des recettes, plutôt vraiment que de se concentrer sur la sécurité et la paix. »

C’est pourquoi le Caucus a pris la décision de « ne pas participer à une unième prolongation de l’état de siège et notamment qu’on ne leur a pas donné la parole (NDLR : aux députés du Nord Kivu et de l’Ituri) au niveau du huis clos des débats, - de quitter la salle et de ne pas participer même aux prochaines sessions. Cela tant que les cris de leurs populations qui sont tuées dans l’Est ne seront pas pris en compte. »

L’état de siège avait été instauré le 6 mai 2021 en Ituri et au Nord Kivu, deux provinces de l’Est de la RDC en proie d’interminables violences. Le dispositif prévu pour un mois renouvelable devrait être reconduit au besoin. Cela fait donc aujourd’hui onze mois que les deux provinces vivent sous le régime exceptionnel.

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