Le M23 déjà à Nairobi pour le dialogue avec le gouvernement congolais

Les délégués du M23 séjournent depuis quelques jours à Nairobi (Kenya) pour le dialogue avec le gouvernement congolais, affirment des sources sur place.

A l’initiative de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC), ces pourparlers visent  la restauration de la paix dans l’Est de la RDC.

Cependant à Goma, au Nord-Kivu, quelques groupes armés ont été invités, hier vendredi, au gouvernorat de province pour des formalités de voyage.

C’est notamment le NDC\R de Guidon actif dans le Masisi et Walikale mais également l’APCLS de janvier Kalairi.

D’autre part, le groupe Maï-Maï Kifuafua de Walikale et l’AFRC de Kakule Masivi dit  "je t’aime" de Rutshuru, entre autres, déplorent n’avoir pas été invités au dialogue de Nairobi.

Ces derniers affirment soutenir la recherche la démarche pacifique de la paix et demandent que tous les groupes soient inclus dans cette démarche.

Les Maï-Maï Kifuafua et l’AFRC de Kakule ont également émis des craintes de voir ce dialogue soit une faveur accordée au M23 et que les autres soient des figurants.

De son côté, le cadre national de concertation de la société civile demande qu’il n’y ait pas de prime de guerre aux groupes armés.

Dans une déclaration faite vendredi à Kinshasa devant la presse, son coordonnateur propose que des groupes armés qui déposent les armes puissent rejoindre le processus de réinsertion communautaire et non intégrer l’armée nationale. 

« La stratégie nationale qui a été adoptée veut que les groupes armés qui déposent les armes puissent rejoindre le processus de réinsertion communautaire et l’intégration dans l’armée. Nous voulons que cette stratégie nationale soit mise en place, que les groupes armés soient mis devant leur responsabilité, afin que la paix revienne dans le pays. Il faut que les mécanismes de relèvement communautaire commencent à fonctionner, que la population commence à être mise à niveau, que les organisations de la société civile commencent à travailler dans les questions de fraternité, de cohésion sociale, et que la justice transitionnelle doit être mise à marche. Mais il faut aussi que les combattants soient assurés de revenir dans les communautés qui vont les recevoir », a recommandé Danny Singoma.

Acte de haute trahison

Dans la province de la Tshopo, certaines élites sont carrément opposées aux négociations de Nairobi entre le gouvernement et les groupes armés.

Parmi eux, Me Firmin Yangambi, président de l’ONG Paix sur terre.

Il estime que le pays est en situation de guerre et devra plutôt appliquer la légitime défense et négocier avec ces groupes armés est un acte de trahison :

"Un pays se défend en faisant la guerre si nécessaire. Aller négocier avec les criminels de guerre est un acte de haute trahison. L’organisation de l’Etat voudrait que l’armée de l’Etat, les services de renseignement de l’Etat soient tous mis en œuvre pour assurer la défense militaire du territoire ainsi que la sécurité des personnes et des biens".

Me Firmin Yangambi fustige également que la RDC ait recouru à l’Ouganda pour restaurer la paix dans l'Est.

« Un pays sérieux n’appelle pas un Etat agresseur à la rescousse pour résoudre ses problèmes, quel est ce citoyen congolais de Kisangani qui pense que l’armée ougandaise peut être une armée de paix. Ce sont de mauvaises pratiques, ce sont de mauvaises décisions, il faut prendre de bonnes décisions et les bonnes décisions ce que l‘armée nationale congolaise puisse être dotée de moyens suffisants pour faire la guerre contre ceux qui lui font la guerre, c’est la légitime défense », a-t-il fustigé.

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