La cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a visité lundi 29 aout à Beni (Nord-Kivu) le personnel des Nations unies dans le territoire de Beni en vue de le réconforter à la suite des manifestations anti-MONUSCO qui ont couté la vie aux Congolais et au personnel onusien.
Une cérémonie d’hommages aux policiers indiens tués récemment lors de ces violentes manifestations contre la présence de la mission onusienne a été organisée ce même lundi à Beni. A cette occasion, Bintou Keita a présenté les condoléances de la MONUSCO à la composante indienne de la mission.
Bilan du partenariat MONUSCO-Gouvernement
Par la suite, Mme Bintou a eu un échange de la presse locale notamment sur la situation sécuritaire en RDC. Répondant à une question sur le bilan qu’elle peut établir du travail que fait la MONUSCO, Bintou Keita a fait savoir qu’il faudrait prendre en compte tous les éléments du partenariat entre la Mission onusienne et le gouvernement :
« Vous savez bien les défis de la MONUSCO. Personne ne dit que nous sommes parfaits. Je crois que je le dis souvent, nous avons des défauts qui sont ceux d’une mission de maintien de la paix. Mais, en même temps, il faut se rappeler que nous sommes conjoints et nous soutenons (le gouvernement congolais). Quand on fait le bilan, il ne faut pas faire le bilan d’un seul élément du partenariat, il faut faire le bilan de tous les éléments de ce partenariat. »
De la situation sécuritaire
La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC affirme qu’après son entretien avec le maire de Beni, ce dernier lui a fait comprendre que la situation était en train de se calmer et que d’un moment à l’autre, il serait possible de reprendre les activités.
« Cela dit, aux vues de l’hostilité qui a été constante pendant plusieurs semaines et la continuation des menaces sur les réseaux sociaux, je pense qu’en tant qu’agent habilité pour la sureté et la sécurité, c’est important d’être prudent dans le retour à des activités ; en sachant que l’impact de la situation qui a été vécue a été traumatisant pour la population mais aussi pour les personnes qui travaillent au sein de la MONUSCO », a expliqué la cheffe de la MONUSCO.
Selon elle, cette situation d’hostilité a aussi affecté la capacité de l’ensemble du système des Nations unies. Elle a empêché les acteurs de développement ou les acteurs humanitaires à pouvoir exécuter leur travail de façon appropriée.
Bintou Keita rappelle aussi qu’à la suite des manifestations anti-MONUSCO, il y a eu des morts d’hommes. « Et c’est quelque chose qui est vraiment à déplorer », regrette Mme Bintou.
