Des milliers de déplacés affirment n’avoir jamais reçu d’assistance humanitaire depuis au moins une année dans plusieurs sites dans le territoire de Djugu (Ituri). Selon leurs témoignages recueillis par Radio Okapi dimanche 16 octobre, ils n’ont pas de vivres, de médicaments et même d’eau potable dans certains sites. A cause de ce manque d’assistance, de nombreux déplacés souffrent de malnutrition et d’anémie suivies de décès, dont au moins 32 enregistrés en septembre dernier dans le seul site de la plaine de Savo à Bule.
La situation humanitaire demeure difficile dans le territoire de Djugu, malgré l’amélioration de la situation sécuritaire dans cette entité. Sur une cinquantaine de sites que compte ce territoire, plusieurs demeurent encore inaccessibles aux humanitaires.
A Jina, par exemple, plus de trente-deux mille déplacés affirment qu’ils n’ont jamais reçu d’assistance depuis leur installation dans ce site en avril 2021. Même sort pour ceux de Jaiba qui sont dépourvus de tout et même de l’eau.
Selon son président, Dieudonné Kpadyu, environ cinquante morts ont été enregistrés parmi les déplacés depuis l’année dernière, faute de vivres et de médicaments.
Au site de plaine de Savo du côté de Bule, la situation est encore dramatique. 54 déplacés sont déjà morts depuis septembre dernier dont 22 entre le 1er et le 16 octobre, indique le président du site, Emmanuel Ndalo.
Parmi les victimes, il y a une femme et son bébé qui sont morts la semaine dernière pendant l’accouchement. Le président du site lance un cri d’alarme, appelant à une assistance humanitaire urgente.
En outre, les moyens de subsistance de ces déplacés sont très réduits ; plusieurs champs étant toujours occupés par les groupes armés.
Ces déplacés plaident pour l’accélération du processus de paix en cours pour leur permettre de regagner leurs villages d’origine.
