RDC : GEC et Ebuteli alertent sur « un spectre de glissement du calendrier électoral (rapport)

Le Groupe d'étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli, son partenaire de recherche en RDC craignent un glissement du processus électoral au-delà de 2023.  Ils ont publié mardi 18 octobre à kinshasa, le rapport intitulé « Les élections à l’ère de Tshisekedi : un mauvais départ ? ». Ce document est la deuxième d’une série dénommée « Mukalenga Wa Bantu [ndlr : le chef du peuple] ». Dans ce rapport, ces deux structures font l’état des lieux des préparatifs de scrutins prévus d'ici fin 2023 et alertent sur « un spectre de glissement du calendrier électoral ».

 

Le GEC et Ebuteli constatent qu’à 14 mois de prochaines échéances électorales, le calendrier électoral se fait toujours attendre, que la méfiance envers les animateurs de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) demeure et que les renouvellements controversés des membres de la Cour constitutionnelle, dernier verrou du processus électoral, renforcent davantage le déficit de confiance.

 

Cette étude revient sur les leçons qui auraient pu être tirées du processus électoral de 2018 et souligne « l’opportunité ratée  d’engager des réformes électorales audacieuses pour les élections à venir ».

 

« De fait, aujourd’hui encore, comme pour les cycles électoraux passés, la main mise politique persiste sur les institutions impliquées dans la gestion du processus électoral, notamment sur la CENI et la Cour constitutionnelle », affirme le rapport. 

 

Pour le chercheur principal au pilier politique à Ebuteli, Ithiel Batumike la CENI et la Cour constitutionnelle renferment à elles seules tout l’enjeu de la réussite du processus électoral :

 

« Le déficit de confiance envers la CENI et la Cour constitutionnelle, les cadres de concertation exclusifs, le flou autour des circonscriptions électorales, les options techniques dérogatoires aux lois en vigueur et, surtout, le manque de transparence dans la conduite de certaines opérations importantes, comme celle de la cartographie des centres d’inscription, augurent de violentes protestations des acteurs socio-politiques. La CENI devrait garder à l’esprit que l’enjeu de ce processus électoral réside dans sa transparence et son intégrité ».

 

Le rapport de GEC et Ebuteli alerte sur le spectre du « glissement » du calendrier électoral qui pèse sur l’obligation de tenir les scrutins dans les délais constitutionnels ; d’autant plus que l’actuel processus électoral semble avoir pris du retard à l’allumage.

« Le pays se retrouve de nouveau entre le risque d’organiser des élections bâclées aux éventuels résultats contestés et celui d’un dialogue politique et ses arrangements autour du partage des responsabilités au sein des institutions », ajoute ces structures de recherche. 

 

Pour tenter de sauver ce processus électoral mal parti, le rapport-diagnostic de GEC et Ebuteli préconise que la quête de la confiance dans le processus électoral redevienne la priorité des parties prenantes, la CENI y comprise.

 

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