Kinshasa : la population de Kisenso sensibilisée à la culture de paix et contre le discours de haine


La population de la commune de Kisenso, dans la banlieue de la ville-province de Kinshasa, a été sensibilisée vendredi 18 novembre à la culture de paix et de vivre ensemble contre le discours de haine. Cette sensibilisation s'est faite au cours d’une tribune d’expression populaire organisée par l’ASBL Action citoyenne de lutte contre les discours de haine (ACLDH) en collaboration avec le bureau des Affaires civiles de la MONUSCO.

 L’organisateur de cette tribune, Gloire Manesa, coordonnateur de l’Action citoyenne de lutte contre les discours de haine explique « qu'un discours de haine est tout propos, tout discours qui stigmatise, qui cible une personne par rapport à sa race, à sa tribu, sa couleur de peau, à son facies, tout cela constitue le discours de haine, de discrimination ».

Pour lui, dans ce contexte des tensions sécuritaires dans l'est de la RDC, le discours de haine prend des proportions inquiétantes au sein de la communauté. 

 « En ce moment les discours de haine posent un problème sérieux des droits de l’homme dans le pays. Fragilise même le climat de paix dans le pays », a dit Gloire Manesa.

Pour Wingi Francine du bureau des Affaires civiles de la MONUSCO, « Il faut privilégier le dialogue, la tolérance, briser tout ce qui est discours de haine tribale » pour restaurer un climat de paix.

Mais parmi les habitants de Kisenso venus assistés à cette tribune, tout le monde n’a pas la même perception du discours de haine. Pour les uns, il n’existe pas tandis que pour les autres, c’est une affaire des bandits urbains appelés "kuluna".

« Peut-être dans les coulisses, mais généralement comme ça à l'œil nu, pour vous rendre compte qu’il y a la haine qui est en train de se passer de part et d’autre, il n’y en a pas, il y a la tranquillité », déclare un habitant.

Un autre estime par contre :

« On se dispute entre nous, il y a des cambriolages, le phénomène Kuluna, tout cela à cause de la haine et parce que nous ne dialoguons pas entre nous ».   

La haine, selon l'ONG locale Dynamique pour le développement de Kiseno, rime avec les inégalités et les difficultés socioéconomique de la population. A Kisenso ce sont 67 têtes d’érosions, des routes impraticables, des tracasseries policières et une forte démographie, estime cette organisation.

Face à cette situation, la population de Kisenso pense qu’elle est abandonnée et interpelle l’Etat.      

Cette campagne de sensibilisation contre le discours de haine pour le vivre ensemble va s’étendre à toutes les communes jusqu’au mois de mars 2023, selon l'ACLDH.

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