Ituri : les conditions de vie des déplacés à Roe se dégradent après l'attaque de la CODECO

 

Les conditions de vie des déplacés installés sur le site de Roe, au territoire de Djugu(Ituri), se sont aggravées depuis l’attaque menée, le 08 janvier dernier, par des combattants de la milice CODECO dans cette zone, alerte Médecins sans frontières(MSF).

 

 

D’après la chargée des affaires humanitaires de MSF en Ituri, Philomène Franssens, ces personnes n’ont pas accès à leurs champs à cause de la présence des hommes armés et les conditions hygiéniques dans le camp sont déplorables.

Elle a fait ce constat lors d’une visite qu’elle a effectuée sur ce site le 23 janvier.

« Lors de ma visite, j’ai notamment pu échanger avec nos staffs présents sur place qui, eux aussi, ont été déplacés par ces évènements du 08 janvier et qui vivent depuis lors dans le camp de Roe dans des conditions pour le moment précaire», a rapporté la chargée des affaires humanitaires de MSF en Ituri.

Philomène Franssens alerte sur le manque de nourriture :

« L’approvisionnement en nourriture est rendu très difficile en raison de l’insécurité qui prévaut autour du site de Roe. Les gens n’ont plus la possibilité d’accéder aux champs environnants. Ceci perturbe également énormément l’approvisionnement des marchés ».

Elle note aussi un besoin en eau, hygiène et assainissement.

« Par ailleurs on a aussi un manque critique des latrines. Ce qui entraine des véritables risques de développement et de propagation d’épidémies au sein du camp », s’est inquiétée cette humanitaire. 

Pour Philomène Franssens le spectre d’attaque armée est quasi permanent au sein des personnes déplacées dans cette region.

«  L’insécurité du site de Roe et de ses alentours demeurent une grande préoccupation pour la population du camp dont nos staffs font partie. Les gens vivent dans l’angoisse permanente d’une nouvelle attaque », a-t-elle témoigné.

MSF rappelle à toutes les parties prenantes au conflit de respecter la population civile. Il les invite à protéger la mission médicale en vue d’apporter de l’assistance à des milliers de personnes qui sont dans le besoin.

« En tant qu’organisation médicale humanitaire, MSF déplore ce cycle perpétuel de violences perpétrées par des groupes armés en Ituri à l’encontre des populations civiles. De ce fait, nous appelons toutes les parties au conflit à protéger les civils et à respecter la mission médicale y compris sur les axes routiers qui mènent à Roe et qui sont essentiels pour acheminer l’aide humanitaire qui fait malheureusement toujours défaut aujourd’hui, deux semaines après ces derniers déplacements massifs », a declaré la chargée des affaires humanitaires de MSF en Ituri.

 

 

Lire aussi sur radiookapi.net: