Le Potentiel : « Macron à Kinshasa : les mouvements citoyens dénoncent son rapprochement avec Kigali »

Revue de presse du mardi 28 février 2023

La visite annoncée à Kinshasa du président français, Emmanuel Macron, est largement commentée par les journaux parus mardi 28 février.

« Les mouvements citoyens et autres associations de défense de la souveraineté nationale reprochent publiquement au chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, de s’être gravement compromis en se mettant du côté de l’ennemi numéro un de la République démocratique du Congo, Paul Kagame », rapporte Le Potentiel.   

En effet, explique le quotidien, depuis l’annonce de de l’arrivée du président français Emmanuel Macron au pays de Lumumba, des spots de mobilisation anti-Macron envahissent les réseaux sociaux.

« Et sa visite est juste considérée comme une façon de négocier les intérêts de Kigali », note le tabloïd.

Le quotidien Le Journal abonde dans le même sens :

« Emmanuel Macron arrivera dans un pays en conflit et qui attend un soutien clair de la France dans sa lutte contre les groupes armés. Sa condamnation du soutien rwandais aux rebelles du M23 est particulièrement attendue par les Congolais, qui considèrent la France comme proche de Kigali ».

Le sentiment anti-français est bien moins prononcé qu’au Sahel, poursuit le tabloïd, mais les Congolais dénoncent un « silence coupable » de Paris sur la responsabilité rwandaise dans la guerre à l’Est. Ils reprochent à la France, et aux Occidentaux d’une manière générale, d’avoir tardé à condamner Kigali. Sur les réseaux sociaux, les Congolais critiquent « l’hypocrisie » de la France et son double-jeu avec Kigali.

Cependant, Forum des As rapport les propos tenus lundi par Emmanuel Macron devant la presse : «L’unité et l’intégrité territoriale du Congo ne se discutent pas».

A la question de connaître l’action de la France face aux violences que commettent les terroristes du M23 dans l’est de la RDC, M. Macron a répondu qu’il s’agit d’"une régression inacceptable. L’offensive du M23 est une guerre qui nous ramène 10 ans en arrière ». Et de souligner que » l’unité et l’intégrité territoriale du Congo ne se discutent pas. « Deuxièmement, il n’y a pas de deux poids deux mesures ». Il a estimé que la « première urgence est humanitaire», note le quotidien.

De son côté, La Prospérité rapporte la déclaration d’André-Alain Atundu, qui accorde la priorité absolue à la bataille pour la restauration de l’intégrité territoriale de la RDC.

Selon lui, « seule la force de frappe dissuasive de nos armées pourraient amener et garantir une paix durable à nos frontières et tempérer l’ardeur et la convoitise de certains voisins. La prise de Lubaya ne se situe-t-elle pas dans cette logique ? », s’interroge l’Ambassadeur André-Alain Atundu, dans une Tribune intitulé : « Intégrité territoriale : condition sine qua non pour une élection crédible et inclusive en RDC ».

A propos de cette guerre d’agression, signale La Tempête des Tropiques, Félix Tshisekedi fait entendre la voix de la RDC à Genève. Intervenant aux travaux de la 52e session du Conseil des Droits de l'homme des Nations unies, qui s'est ouverte lundi 27 février à Genève, le Président de la République démocratique du Congo a déploré la situation des droits de l'homme qui ne cesse de se dégrader à l'Est du pays, à la suite des atrocités commises par les rebelles du M23, bras armé du Rwanda, dans la province du Nord-Kivu.