La Tempête des tropiques : « Le FCC exige la suspension du processus d'enrôlement »

Revue de presse kinoise du mardi 7 mars 2023.

La plupart des journaux parus ce mardi dans la capitale congolaise s’intéressent au processus électoral en cours. A ce sujet, La Tempête des tropiques titre en sa Une : « Le FCC exige la suspension du processus d'enrôlement ». Ce quotidien rapporte que le Front commun pour le Congo (FCC) a exigé, lundi 6 mars, la suspension du processus d'enrôlement des électeurs en cours dans le pays, au cours d'une rencontre organisée par le Centre Carter dans son siège à Kinshasa. « Mais de toute évidence, le contexte sécuritaire actuel de notre pays ne permet pas à près de 14 millions d'électeurs de l'EST de pouvoir s'enrôler en toute sécurité dans leurs milieux de vie », a déclaré le secrétaire exécutif du Parti politique pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), Emmanuel Shadari, qui a conduit la délégation du FCC, note ce tabloïd. Les membres du FCC ayant échangé avec les experts du Centre Carter, indique ce portail, ont proposé que la sécurité soit totalement rétablie dans l’Est de la RDC afin de permettre l'organisation des élections sur toute l'étendue nationale.

La Prospérité reste sur la même voie et souligne qu’au regard des irrégularités constatées, le FCC estime que le processus électoral en cours est totalement corrompu. Par conséquent, souligne ce quotidien, le FCC exige sa suspension immédiate. Selon ce tabloïd, le FCC a rappelé que la Constitution de la RDC stipule clairement que chaque congolais ayant atteint l’âge requis, a le droit de participer aux élections et de choisir ses dirigeants. Mais, de toute évidence, regrette ce portail, le contexte sécuritaire actuel de la RDC ne permet pas à près de 14 millions d’électeurs de l’Est de la RDC de pouvoir s’enrôler en toute sécurité dans leurs milieux de vie. Au bout de sa logique, écrit ce journal, le FCC exige, par ailleurs, la mise en place d’une CENI inclusive et crédible ; la mise en place d’une Cour Constitutionnelle impartiale et juste ; la mise en place des Cours d’appel dans toutes les Provinces de la RDC ; la révision de certains articles de la loi électorale qui selon le FCC avait été modifiée avant sa promulgation ; et la mise en place d’une territoriale composée des fonctionnaires de carrière de l’Etat. Mais, note La Tempête des tropiques, au-delà de ses revendications initiales, ‘’le Front Commun pour le Congo a également dénoncé l’intention manifeste du pouvoir en place d’organiser la fraude en enrôlant des enfants mineurs d’âge, des personnes fictives et en octroyant plusieurs cartes d’électeurs à une seule personne.

Contrairement aux deux précédents, Le Potentiel croit que le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Denis Kadima dissipe les doutes sur le processus en cours. La problématique de la fiabilité des élections prévues en décembre 2023 a été au cœur d’une émission, dimanche 5 mars 2023, sur Télé 50. Un rendez-vous qui, selon ce quotidien, aura permis au président de la centrale électoral de rassurer davantage sur le principe d’inclusivité. Autant dire qu’il n’y a plus de mystère. Le champ électoral est ouvert à tout Congolais, note ce tabloïd. Question que chacun se prépare, poursuit ce journal, évidemment au grand marathon. Selon Le Potentiel, Denis Kadima a été on ne peut plus clair : « … Si quelqu’un n’est pas retenu, il faut vraiment qu’il y ait des raisons solides et ça sera vraiment une exception. Pour nous, l’intention est que tout le monde participe au jeu démocratique ». Tout est dit. Il n’y a pas déjà, mieux, il n’y aura pas une dynamique quelque part pour travailler à l’exclusion de certains candidats, pense ce quotidien. L’heure est donc à l’engagement de tous pour relever les vrais défis qui se posent avant le grand rendez-vous, notamment, le défi sécuritaire dans la partie Est de la République, reconnait ce portail. La Céni, souligne ce journal, par l’entremise de son président, joue jusque-là bien sa partition, en renvoyant la balle aux parties prenantes qui doivent prendre conscience et accompagner pleinement et avec confiance le processus électoral.

Pour sa part, Forum des AS accuse le ministre des Finances, Nicolas Kazadi de bloquer la CENI. Ce quotidien cite Denis Kadima qui affirme que depuis le mois d'octobre 2022, la Centrale électorale n'a reçu ni les frais de fonctionnement ni les fonds des opérations. Les ressources allouées aux scrutins proprement dits sont épuisées dans l'enrôlement. Faut-il déjà craindre un report des élections censées se tenir le 20 décembre prochain? S’interroge ce tabloïd qui pense que les déclarations du président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Denis Kadima, à 9 mois ans de l’échéance, inquiètent les Congolais. Intervenant sur la chaîne de télévision privée «Télé 50», le dimanche 5 mars courant, Denis Kadima a révélé que la CENI n’a plus bénéficié des frais de fonctionnement encore moins de frais des opérations, depuis le mois de septembre 2022. Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, fait savoir Forum des AS, le président de la Centrale électorale dit ignorer les raisons du retard dans le décaissement des fonds, indiquant dans la foulée que cette situation est très inquiétante pour la suite du processus. Ce journal soutient que la sortie médiatique du président de la Ceni casse les propos du ministre des Finances, Nicolas Kazadi qui, au cours du briefing presse spécial sur l’état des finances publiques en 2022, tenu le 20 février dernier, avait pourtant affirmé que le Trésor public était même en avance de paiement des opérations de la CENI. C’est ce jour-là que l’argentier national avait avoué devant la presse que son ministère avait cédé à la pression des médias, particulièrement sur les réseaux sociaux. Ce qui expliquerait le paiement en mode urgence et en espèces 100.000 dollars à la star congolaise des poids lourds, Martin Bakole, pour un combat… virtuel, ironise ce quotidien.

Le Journal précise que le président de la CENI sans faire exprès révélait « la nature mensongère » du point de presse tenu par Nicolas Kazadi le 20 février dernier, durant lequel le ministre confirmait être en avance par rapport aux besoins de la CENI. Ce quotidien note que les révélations de Denis Kadima confirment les rumeurs sur « la nonchalance » du gouvernement congolais quant à l’organisation des élections crédibles, libres et transparentes conformément au calendrier de la CENI. La léthargie instituée par certains membres du gouvernement,  dans le traitement de la question du processus électoral , note ce tabloïd, ne laisse aucune assurance quant au respect du cahier de charge de la CENI.