Mgr Muteba exige des sanctions contre des militaires ayant fait incursion dans l’archevêché de Lubumbashi

Monseigneur Fulgence Muteba a exigé, jeudi 9 mars, des sanctions contre des militaires ayant fait incursion dans l’archevêché de Lubumbashi en février dernier.

Il a fait ces exigences dans un document dont une copie est parvenue ce vendredi 10 mars à Radio Okapi :

« J’exige avec fermeté des réponses claires à toutes les interrogations et inquiétudes suscitées par la présence de l’escadron armé à ma résidence et à la cathédrale Saints Pierre et Paul. En clair, je demande avec insistance qu’une enquête soit diligentée et ses résultats rendus publics ainsi que des sanctions exemplaires à l’encontre de ces hommes de troupe, qui ternissent l’image de notre armée et de notre pays, afin que pareille forfaiture ne se répète plus ».

Ce prélat catholique dit également attendre des excuses publiques des auteurs de ces actes délictueux et la condamnation de la part des autorités établies.

Indignation de la CENCO

Dans sa réaction, le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), Mgr Marcel Utembi a jugé grave l’incursion militaire se réclamant de la Garde Républicaine dans l’archevêché de Lubumbashi.

« Ces faits constituent une violation flagrante de l’Accord-cadre entre le Saint-Siège et la RD Congo sur des matières d’intérêt commun, signé le 16 mai 2020, notamment en son article 6 qui stipule que la RDC assure l’inviolabilité des lieux de culte : églises, chapelles, oratoires, cimetières et leurs dépendances. Ces lieux de culte ne peuvent être destinés à d’autres usages de façon permanente ou temporaire, que pour des motifs graves et avec l’accord explicite de l’Autorité diocésaine dont ils dépendent », a-t-il souligné.

Il a exprimé son indignation vis-à-vis des autorités compétentes qui, depuis cette incursion militaire, n’ont pas diligenté une enquête, ni fourni des explications sur cet acte ayant traumatisé la population.

« De ce fait gravissime, aucune explication plausible, à même de rassurer la population, n’a été donnée par les pouvoirs et les institutions publics censés être les garants de la sécurité des personnes et de leurs biens. La CENCO condamne sans ambages ce comportement malveillant », a poursuivi Mgr Utembi.

Il a par ailleurs exprimé la proximité affective et effective de la CENCO à Monseigneur Fulgence Muteba.

La CENCO rassure l’opinion nationale et internationale que les interventions, les déclarations ou les messages des Évêques ne sont nullement motivés par une course concurrentielle vers un quelconque pouvoir étatique.

En février dernier, un convoi de 12 véhicules de militaires armés avait stationné en face de l’Archevêché de Lubumbashi. Neuf d’entre eux ont tenté de s’introduire par la force dans l’enceinte de l’Archevêché en tapant violemment sur la grille de l’entrée officielle. S’étant heurtés à la résistance de l’équipe de gardiennage commise à la sécurité du lieu, ils ont vite gagné la réception par la petite porte et, sans tarder, ont demandé avec insistance d’accéder à mon bureau de travail.

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