Les stations-services n’ont pas fonctionné vendredi 17 mars à Goma, à la suite de la grève des opérateurs économiques du secteur des hydrocarbures pour dénoncer le non-respect de la structure des prix au niveau local par certains opérateurs exonérés. Du coup, le prix du transport a été perturbé dans cette ville du Nord-Kivu.
Dans un mémorandum adressé au gouverneur militaire jeudi 16 mars, l’association des pétroliers du Nord-Kivu (APENOKI) demande l’application par tous de la structure officielle des prix des produits pétroliers.
D’après David Katumbi, l’un d’eux, au moins six exportateurs qui sont basés à Goma bénéficient d’allégements fiscaux et peuvent ainsi se permettre de rabattre le prix à la pompe du litre d’essence jusqu’à à 2750 francs congolais ; alors que les autres le vendent à 3400 francs et celui de mazout, à 3450 francs, conformément à la structure officielle des prix.
Intervenant sur Radio Okapi, David Katumbi décrie une pratique injuste :
« Il y a un problème sur terrain : nous avons un groupe de cinq ou six operateurs économiques qui bénéficient d’avantages au niveau de Kinshasa et ces avantages sont incorporés directement dans le système Sidonia. Un bulletin de 40 mètres cube d’essence, par exemple, il y a un ou deux parmi eux qui bénéficie de 17 millions de francs. Moi, je suis à 34 millions et quelques pour la même quantité et le même produit. Donc, vous voyez que l’écart est considérable, c’est pratiquement du simple au double. Tandis qu’il y a un autre qui a presque 100.000 francs seulement pour la même quantité. Nous, on se demande pourquoi cette pratique qui n’est pas juste ».
Selon lui, cette situation occasionne des pertes pour d’autres opérateurs mais aussi un disfonctionnement de ce secteur.
David Katumbi déplore, en outre, que les bénéficiaires de ces exonérations ne disposeraient pas non plus d’une quelconque charge d’intérêt publique, à l’exemple d’un projet de construction de routes ou d’écoles ou encore hôpitaux pour justifier ces exonérations.