Goma : plus de 2 000 cas de choléra enregistrés en 2 semaines au camp des déplacés de Bulengo

La barre de 2000 cas de choléra a été franchi mardi 21 mars dans le camp des déplacés de Bulengo, situé au quartier Lac-vert, à l’ouest de la ville de Goma (Nord-Kivu).

Au total, 166 nouveaux cas ont été enregistrés, s'ajoutant au cumul établi jusqu'au lundi dernier, qui était de 1958 cas.

Le choléra a été signalé le 7 mars courant dans ce camp des déplacés.

A partir du 11 mars, les nouveaux cas enregistrés allaient au-delà de la centaine. 

C’est le dimanche 19 mars que le pic de 219 nouveaux cas a été atteint. 

Ainsi, du 7 au 21 mars, soit en 14 jours, 2 124 cas ont été enregistrés.

Sur ce site, le gouvernement travaille avec plusieurs partenaires pour venir à bout de cette maladie.

Les relais communautaires dans l'oeuvre

Le médecin chef de zone de santé de Goma, Jeanine Muhindo a expliqué que le gouvernement et ses partenaires sont mobilisés pour venir à bout de cette épidémie.

Ce mardi matin, à l’hôpital mobile du camp de Bulengo, plusieurs dizaines de relais communautaires ont reçu des consignes de travail et équipements, avant de se répartir dans les 350 blocs de ce camp.

Ils travaillent toute la journée pour s’assurer que tous les abris, les cours et même les espaces libres sont pulvérisés pour lutter contre le choléra.

Une des déplacées du camp de Bulengo, Maombi Bwira venue de Kitshanga est rassurée, car son abri vient d’être pulvérisé :

« Même si nous n’avons pas de latrines ici, il y a des mouches qui circulent partout dans le site et qui peuvent nous apporter la maladie. Alors, lorsqu’ils viennent avec le chlore, cela nous aide beaucoup. »

Pour sa part, Florence Boyohiki, vice-présidente du camp de Bulengo, pense que sans la construction des latrines pour tous les déplacés, le cholera ne sera pas éradiqué dans ce camp :

« Vraiment, nous remarquons que ce chlore et la prise en charge des malades ont aidé. Mais si le nombre de latrines n’est pas revu à la hausse car leur nombre est très minime, mais l’eau aussi… car au niveau des nouveaux blocs il n’y a pas d’eau ».

Selon Médecins sans frontières (MSF), l’insuffisance de latrines et d’eau potable contribue à la flambée des cas de choléra dans ce camp de déplacés.

L’ONG indique que, jusque-là, elle fournit 200 000 litres d’eau potable par jour, en plus de 200 latrines déjà construites tandis que 200 autres sont encore en chantier. 

Ce nombre reste largement insuffisant pour répondre aux normes hygiéniques de base, note MSF.

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