La République : « L'opposition violentée ! »

Revue de presse du lundi 22 mai 2023

La répression de la marche de l’opposition samedi dernier fait la Une des journaux parus lundi 22 mai à Kinshasa.

« Certainement à l’excès, la prestation des policiers congolais le samedi 20 mai à Kinshasa rappelle les exactions subies par les Congolais sous le régime précédent. Avec accent aigu d’une police qui déploie des biceps en surnombre sur un gamin de moins de 14 ans », déplore La République.

Pourtant, fait remarquer le journal, la marche de l’opposition passe pour la première expression démocratique depuis la prise du pouvoir par Félix Tshisekedi, qui s’est toujours voulu chantre de la liberté d’expression.

Il note « la détermination de la majorité au pouvoir de puiser dans les formules de ses prédécesseurs pour affronter les échéances électorales en filigrane ».

Même son de cloche de la part de Congo Nouveau, qui constate que Félix Tshisekedi a ainsi raté son tout premier rendez-nous avec son destin de démocrate :

« Pour la première fois en cinq ans de mandat comme Président de la République, et à quelques encablures du renouvellement éventuel de son bail, le fils du Sphinx, figure de proue du combat pour la démocratie et le progrès social, devait faire face à la première grande revendication politique sur des questions de la vie et la survie de ses concitoyens ».

Selon le tabloïd, le régime Fatshi a prémédité un déni, voire un assassinat de la démocratie.

Utilisation des enfants

A propos de cette marche, La Prospérité interpelle tous les acteurs politiques sur l’utilisation des enfants dans leurs manifestations :

« Des images d’un des enfants interceptés sur le lieu de la marche donne à penser que les lois et les règles de jeu sont encore loin d’être respectées en RD. Congo (…) Autant, il faut condamner les policiers, auteurs des actes et de toutes les autres bavures dont certains sont aujourd’hui aux arrêts, avant de répondre de leurs actes devant la justice. Autant, il faut condamner aussi les acteurs politiques, toutes tendances confondues, qui s’illustrent dans le recrutement des enfants (mineurs d’âge) ainsi que des Kulunas à des fins de grossir les rangs pour se donner de la grande taille à l’aune des manifestations de rue ».

Pour Le Potentiel, plus actif dans les réseaux sociaux et dans les médias, le quatuor Katumbi-Matata-Fayulu-Sessanga est encore loin de prendre l'envergure d'opposants sur le terrain.

« Autant, certains ont encore du mal à se démarquer d'un passé lourd dans la gestion du pays avec des placards sentant des odeurs macabres, la réticence populaire reste de mise », note le quotidien, parlant d’une « mobilisation trop faible et très vite d'ailleurs anéantie par les forces de l'ordre, faute de respect d'itinéraire par les manifestants suivant l'accord trouvé plus tôt entre le gouverneur de la ville et les organisateurs, en dit tout : l'insuccès ».

Ngobila accuse Katumbi, Matata, Fayulu et Sesanga

La Tempête des Tropiques signale par ailleurs la plainte de l'Hôtel de Ville de Kinshasa compte déposer ce lundi 22 mai contre les organisateurs de la marche ayant débouché sur des incidents très déplorables :

  • Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (EciDé) de Martin Fayulu
  • Ensemble pour la République de Moise Katumbi
  • LGD de Matata Ponyo
  • Envol de Delly sesanga.

Ils sont accusés de non-respect de l’itinéraire officiel de la marche. « Du fait de cette manifestation, c'était plus retenu la répression musclée contre les manifestants que le non-respect des consignes sécuritaires », déplore le quotidien.

Citant le Commissariat provincial de la police, AfricaNews donne le bilan de la journée :

« 6 machettes saisies entre les mains de certains manifestants manifestement drogués venus pour semer le chaos; 27 policiers blessés dont 1 est dans un état comateux et 3 grièvement par les projectiles lancés par les manifestants des quatre partis politiques ayant refusé de respecter l’itinéraire donné par l’autorité urbaine; 14 individus auteurs des actes de vandalisme contre le sousCommissariat de Kianza qu’ils ont voulu incendier, ont été arrêtés; 1 journaliste blessée, agressée par une bande de manifestants surexcités; 2 véhicules Land cruiser de la Police caillassés ».

Le journal annonce par ailleurs que la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) va lancer ses propres enquêtes sur cette « marche réprimée ».