Le livre est en danger dans les régions sous contrôle des rebelles de l’AFC/M23, a déclaré Bukasa Kabwe, directeur général des éditions NGE à Goma, en marge de la célébration de la Journée mondiale du livre, le 23 avril.
Dans un entretien accordé à Radio Okapi, il a expliqué que son institution fait face à de nombreuses difficultés, notamment pour le transport des cargaisons de livres imprimés en Ouganda, à Kampala. Selon lui, les transporteurs hésitent de plus en plus à acheminer ces ouvrages vers Goma ou Bukavu, par crainte d’être arrêtés par les rebelles ou soupçonnés d’opposition au pouvoir en place.
« Aujourd’hui, le livre est véritablement en péril. Nous rencontrons des obstacles dès l’impression, que ce soit à Kampala ou à Béni, car il devient difficile de trouver un chauffeur prêt à transporter nos ouvrages vers Goma ou Bukavu. Les transporteurs ont peur, ont leur posent beaucoup de questions sur le contenu des livres, les rebelles veulent connaître les histoires racontées », a-t-il précisé.
Bukasa Kabwe souligne que cette méfiance s’explique par le fait que les transporteurs ignorent le contenu des livres et redoutent d’être accusés, à tort, de véhiculer des messages contraires au pouvoir en place.
« Les conducteurs craignent que quand ils vont arriver à Goma ou à Bukavu avec ces livres sans savoir précisément ce qu’ils contiennent, qu’ils puissent être soupçonnés d’opposition aux autorités actuelles. Le livre est donc en péril, il faut le dire. Il n’est plus promu aujourd’hui à Goma, Bukavu, Rutshuru, ni ailleurs dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu », a-t-il conclu.
