Le Sénat se dit prêt à examiner le réquisitoire de l’auditeur général des FARDC visant l’ancien président et sénateur à vie, Joseph Kabila Kabange. Cette annonce a été faite par le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, lors de la plénière du vendredi 2 mai.
Jean-Michel Sama Lukonde a confirmé que le chambre haute du parlement a reçu deux réquisitoires. Le premier, daté du 27 mars 2025, émane du procureur général près la Cour de cassation et concerne une demande d’autorisation d’instruction visant le sénateur, Ingepo Michel. Le second, daté du 30 avril 2025, provient de l’auditeur général de la Cour militaire et demande la levée de l’immunité parlementaire de Joseph Kabila Kabange, ainsi que l’autorisation de poursuites judiciaires.
« Ces deux réquisitoires seront traités conformément à la Constitution de la République et au règlement intérieur du Sénat », a annoncé Jean-Michel Sama Lukonde.
La justice militaire souhaite poursuivre Joseph Kabila pour des accusations graves, notamment la trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, crimes de guerre, crimes contre l’humanité.
Selon le ministre de la Justice, Constant Mutamba, l’ex-président est soupçonné de collusion avec le M23, un groupe armé rebelle soutenu par le Rwanda. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a annoncé ces charges le 30 avril dernier. En raison des mêmes soupçons, le gouvernement a annoncé la saisie des biens de l'ex-président, ainsi que la suspension des activités de son parti politique, le PPRD.
Suite aux derniers développements, le Sénat pourrait donc se réunir en plénière dans les jours à venir pour décider de la levée ou non des immunités parlementaires de Joseph Kabila. Cette procédure est inédite dans l’histoire politique et judiciaire de la RDC : c’est la première fois qu’un ancien président et sénateur à vie fait face à de telles accusations devant la justice.