Les survivants de la MPOX confrontés à la méfiance des communautés dans leur intégration à Goma

Les survivants de la maladie de Mpox peinent à retrouver une vie normale et à s’intégrer pleinement dans la communauté du territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu. Après avoir souffert de cette maladie contagieuse, ces anciens malades se heurtent souvent à la méfiance de leur entourage. Par ailleurs, certains d’entre eux doutent encore de leur propre rétablissement et refusent de se rapprocher des autres.

Dans ce contexte, Séraphin Muganza, psychologue intervenant dans la zone de santé de Nyiragongo, insiste sur l’importance d’un accompagnement psychologique. Il recommande non seulement un soutien aux survivants avant leur sortie des centres de traitement, mais aussi une sensibilisation de la communauté pour mieux préparer leur accueil au retour dans leurs familles.
« Il est inacceptable que les survivants continuent d’être stigmatisés après avoir souffert », déclare-t-il.

Il appelle les membres de la communauté à tendre la main à ceux qui s’isolent. Ce psychologue plaide également pour la distribution d’un kit de réinsertion destiné à faciliter leur retour à une vie normale.

Mamie (prénom d’emprunt), une survivante de la MPOX, raconte avoir vécu sa guérison comme une véritable renaissance. Mère de famille, elle a été terrifiée par la maladie.

Dès sa sortie du centre de traitement, elle s’est motivée à reprendre son petit commerce. Cependant, elle a rapidement été confrontée à la méfiance de ses voisins, ce qui l’a profondément blessée : « Je vendais des chaussures au bord de la route pour gagner ma vie. J’ai rencontré beaucoup de difficultés parce que mes voisins ne croyaient pas que j’étais vraiment guérie. Ils pensaient que je pouvais encore les contaminer. »

D’autres anciens malades, bien que complètement guéris, s’isolent eux-mêmes. C’est le cas de Pauline (prénom d’emprunt), qui, depuis sa sortie de l’hôpital, s’est renfermée sur elle-même et est devenue introvertie. Voici son témoignage:
« Je suis retournée à l’école et j’ai commencé à étudier comme avant. Mais je n’étais pas sûre d’être vraiment guérie. Je craignais de contaminer les autres parce que je doutais encore de ma guérison. »

 

 

Lire aussi sur radiookapi.net: