Quatre mois après l'occupation rebelle, la vie socio-économique devient de plus en plus compliquée à Goma (Nord-Kivu), autant que la prise en charge de malades dans les hôpitaux, ont témoigné des sources hospitalières jeudi 29 mai à Radio Okapi.
Les banques et l’aéroport demeurent fermés, les activités économiques peinent à redémarrer, l’insécurité est quasi omniprésente : certains responsables de familles broient du noir à cause du chômage. Du coup, la volonté de résilience, manifeste chez les habitants, semble mise à l’épreuve.
Docteur Michael, médecin de Goma, décrit la situation, vue sous l’angle de la prise en charge de malades et du fonctionnement difficile des structures sanitaires :
« Avec l'avènement de la guerre, tout est devenu compliqué. Nous n'avons pas de banque, pas d'autres activités qui peuvent nous générer des moyens. Alors il y a beaucoup de malades qui viennent à l'hôpital, et vous verrez quelqu'un qui n’est même pas à mesure de s'acheter de quoi manger ».
Les hôpitaux font tout pour administrer les soins, selon lui, « mais le malade guérit difficilement, parce qu’il faut signaler que la nourriture fait partie d'un traitement de choix, lorsque le médecin a déjà fait tout ce qu'il faut ».
Certains patients n’ont pas la possibilité de passer même un examen médical de cinq dollars, déplore le médecin :
« Ce n’est pas seulement à Goma. À l'intérieur de la province, c'est la même chose. Alors comment vont fonctionner les hôpitaux ? Ça devient compliqué ! On dirait, nous sommes dans un coin, où même trouver quelque chose à manger devient compliqué. La population souffre à un niveau très exponentiel ».