L’unique morgue de la ville de Bandundu (Kwilu), située dans l’enceinte de l’hôpital général de référence, est en panne depuis près d’une semaine en raison d’un problème technique. Cette situation, vivement déplorée par la société civile locale, pénalise les familles en deuil, qui rencontrent de grandes difficultés pour conserver les corps en attendant l’organisation des funérailles.
La société civile s’inquiète déjà de la putréfaction des corps et redoute les risques sanitaires liés à la propagation de maladies, ce qui menace la santé publique. Pour pallier cette situation, certaines familles sont contraintes de quitter Bandundu pour conserver les dépouilles au village de Bendella, situé à 37 km de la ville.
Huguette Pumbu, coordonnatrice de la nouvelle société civile du Kwilu, explique que les habitants vivant aux alentours de la morgue subissent des odeurs insupportables, de jour comme de nuit. Elle rappelle également que la deuxième morgue de la ville est hors service depuis plus de six mois à cause d’une autre panne, et déplore l’absence d’initiative pour sa réparation.
Face à cette situation, Huguette Pumbu déclare :
« Nous avions deux morgues, mais l’une est en panne depuis plus de six mois sans que personne ne pense à la réparer. Maintenant, l’autre, qui fonctionnait encore, est également en panne. Les corps commencent à se décomposer, et nous, habitants du quartier voisin, ne pouvons plus supporter les odeurs nauséabondes. Nous demandons au gouverneur de la province du Kwilu de reprendre la gestion de cette morgue auprès de la mairie et de la confier à l’hôpital général de référence de Bandundu, dont le directeur pourrait en assurer la gestion ».
Bernadette Kindumba, un autre membre de la société civile, dénonce, quant à elle, la mauvaise gestion des fonds issus des frais perçus pour la conservation des corps dans les morgues, actuellement sous la responsabilité de la mairie.
« A Bandundu, la mairie continue de percevoir des recettes importantes, mais nous nous demandons où va l’argent collecté à la morgue de l’hôpital général de référence. C’est une gestion très, très mauvaise. Où sont passés les fonds destinés à l’entretien et à l’amortissement ? La population risque de tomber malade à cause des odeurs des corps en décomposition ».
Contactée à ce sujet par Radio Okapi, Véronique Mukanda Kafuti, maire adjointe de la ville, s’est montrée rassurante : « La morgue a subi une panne soudaine. Restez calmes, des travaux sont en cours pour la remettre en service, en attendant l’arrivée du nouveau moteur ».