Eboulement à Masisi: "Il faut mettre fin au commerce des minerais du sang", plaide le député Ndayishimiye

« Aujourd’hui au Nord-Kivu, on ne peut plus parler de fraude des minerais. Il s’agit plutôt d’un pillage qu’il faut vite arrêter », a déclaré, vendredi 20 juin à Radio Okapi, le député national Justin Ndayishimiye. 

Il réagissait ainsi à la suite d’un éboulement de terre, jeudi, dans le site minier de Bibatama, dans le territoire de Masisi, une zone sous contrôle de la rébellion de l'AFC-M23. 

Pour cet élu de Masisi, qui a coordonné par le passé l'exploitation artisanale à Rubaya, plusieurs enfants de moins de 18 ans se retrouvent parmi les dizaines de victimes de cet éboulement. 

Justin Ndayishimiye déplore la mort de ces enfants dans les mines et demande que les minerais creusés dans ces conditions ne soient pas acceptés sur le marché:

"Les gens qui ont péri là-bas ce sont des mineurs. Puisque les enfants, ils entrent, ils savent seulement qu’il faut creuser mais ils ne connaissent rien de ce qui concerne l’entretien du puits. Puisque ce sont des puits à de trentaines des mètres, voire 70 ou 80 mètres de profondeur. Alors, la seule chose à faire aujourd’hui, c’est de demander peut - être à la communauté internationale de nous aider pour que les mines là soient fermées". 

 Au regard de ce qui se passe en RDC, selon lui, "on ne peut plus parler de la fraude parce que c’est du pillage. Donc, ce sont vraiment les minerais du sang. Ce sont de minerais qui ne devraient pas avoir accès à aucun marché, que ça soit national ou international. Il faudrait vraiment qu’il y ait des mesures pour mettre fin à cette exploitation".

Sur place à Masisi, plusieurs sources attribuent cette tragédie à l'exploitation minière anarchique qui sévit actuellement dans le site de Rubaya. 

Jusqu'à vendredi, des dizaines de personnes, qui se trouvaient dans ces puits, étaient toujours coincées à l’intérieur. Seuls quelques corps ont pu être récupérés.

 

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