A Goma, au Nord-Kivu, les autorités de fait du M23 ont émis de nouveaux bulletins scolaires pour l’année 2024-2025, qu’elles imposent à toutes les écoles, publiques comme privées. Ces documents doivent être achetés au prix de 1 000 francs congolais l’unité, avec un paiement obligatoire à la CADECO en fonction du nombre d’élèves inscrits dans chaque établissement.
Cette mesure suscite de vives interrogations au sein de la communauté éducative locale, notamment quant à la validité administrative de ces bulletins scolaires et leur reconnaissance dans les autres provinces du pays.
Selon plusieurs témoignages recueillis à Goma, les responsables éducationnels du M23 ont organisé une réunion la semaine dernière avec les regroupements d’acteurs du secteur éducatif, confirmant l’obligation d’achat des bulletins M23. Aucune dérogation n’a été accordée, même aux établissements ayant déjà proclamé les résultats de cette année scolaire avec les bulletins officiels du gouvernement.
Des questions persistent :
- Ces bulletins seront-ils reconnus par les autorités centrales ?
- Quelle est leur valeur juridique ?
- Comment justifier ce coût supplémentaire auprès des parents ?
- Que faire des élèves déjà munis d’un bulletin officiel ?
Face à ces préoccupations, des acteurs locaux appellent l’UNICEF, qui avait facilité l’acheminement des questionnaires des examens nationaux à Goma, à ouvrir un dialogue avec les autorités du M23. Certains sollicitent également l’intervention de l’UNESCO pour rappeler que la gouvernance du système éducatif relève exclusivement de l’État congolais.