L’administrateur du territoire de Mbanza-Ngungu, au Kongo-Central, Willy Makumbani, a fixé à compter du jeudi 14 août un ultimatum de 10 jours aux familles dont les proches sont décédés et dont les corps sont conservés à la morgue de l’hôpital général de Nsona Nkulu. Ces familles doivent venir récupérer les dépouilles afin de procéder à leur inhumation.
Dans un communiqué publié jeudi, il avertit que passé ce délai, les autorités se verront contraintes d’inhumer elles-mêmes les corps comme des indigents. Il a également précisé que les nouveaux décès devront être orientés vers d’autres structures disposant encore de capacité d’accueil.
Perturbation du système de réfrigération
Cette décision fait suite à la saturation de la morgue depuis plusieurs semaines. Construite en 2008 pour une capacité initiale d’environ une trentaine de corps, elle en abrite aujourd’hui 158, soit plus de quatre fois sa capacité. En conséquence, les dépouilles sont entassées et superposées, et certaines commencent à se décomposer.
Le système de réfrigération, affecté par cette surcharge, ne fonctionne plus efficacement, ce qui entraîne une mauvaise conservation des corps dans un environnement insalubre, selon les responsables de la morgue.
Le gestionnaire, Tony Makengele, a annoncé dès le 14 août qu’aucun nouveau corps ne serait désormais accepté.
Dans cet espace exigu, la prolifération de microbes est favorisée, posant de sérieux problèmes sanitaires. Pour remédier à cette crise, une nouvelle morgue, capable d’accueillir jusqu’à 100 corps, est en construction depuis août 2022, financée par l’hôpital. Cependant, les travaux sont à l’arrêt faute de moyens financiers, regrette Tony Makengele, qui lance un appel aux autorités et aux bonnes volontés pour achever les travaux et acquérir le matériel nécessaire (compresseur, étagères, civières).