Les soutenances et les cérémonies de collation de grades académiques sont désormais interdites, cette année, pour les finalistes du système LMD au niveau licence à l’Université pédagogique nationale (UPN).
Le secrétaire général à la recherche de cette institution universitaire, Albert Phongi Kingiela, justifie cette interdiction par la nécessité d’achever l’ensemble du cursus. Selon lui, s’arrêter en L3 revient à quitter l’université avec une formation incomplète :
« Le système LMD ne s’arrête pas à la licence. Les options sont mieux développées au niveau du master. D’ailleurs, certaines institutions n’ont pas été perturbées par cette mesure, car elles n’organisent pas de cérémonies de collation de grades. Il faut aller jusqu’au bout ».
Pour certains finalistes du système LMD, cette décision est une véritable douche froide. Ils ne s’attendaient pas à une mesure qui les prive d’un moment symbolique et d’une prise de parole publique :
« Nous nous sentons lésés, car à notre avis, la soutenance représente un moyen de nous exprimer, de défendre notre travail, de démontrer la connaissance que nous avons acquise sur notre sujet ».
Limiter les dépenses
D’autres étudiants trouvent toutefois cette décision pragmatique, qui permet de limiter les dépenses.
De son côté, le conseiller en charge des questions académiques au ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) se veut rassurant. Selon lui, la valeur du diplôme reste intacte, que l’étudiant ait soutenu ou non. La soutenance n’est pas une obligation, mais une possibilité laissée à l’appréciation de l’établissement et de l’étudiant :
« La décision ne vient pas du ministère, c’est un choix propre à chaque établissement. Le premier choix se fait entre le projet tutoré et le mémoire. Certains établissements optent pour les deux, d’autres pour l’un ou l’autre. Mais dans tous les cas, le diplôme de licence conserve la même valeur ».
Ce conseiller reconnaît néanmoins les nombreux défis liés à la mise en œuvre du système LMD : manque de professeurs, rythme soutenu, accès limité à Internet, pénurie de matériel technique et de laboratoires.
Cependant, selon lui, comme tout système importé, il nécessite du temps pour être pleinement maîtrisé.