Commentant la démission Vital Kamerhe de la présidence de l’Assemblée nationale, le député Crispin Mbindule, l’un des pétitionnaires à l’origine de la destitution contre Kamerhe et quatre autres membres du bureau, estime que cette démission est une fuite du débat et du vote en plénière, car elle équivaudrait à une reconnaissance des griefs formulés contre lui.
L’élu de Butembo au Nord-Kivu a dénoncé la gestion opaque de Vital Kamerhe durant son mandat à la tête de la chambre basse du Parlement. Pour lui, cette démission constitue un aveu des accusations portées : « Je peux dire qu’il a fui le combat, car il maintenait que tous les griefs que nous avions soulevés dans notre pétition étaient infondés. Nous aurions préféré l’affronter en plénière et soumettre la pétition au vote. Aujourd’hui, nous nous félicitons, car celui qui démissionne reconnaît ses fautes. Avant cela, il avait demandé pardon, ce qui était déjà un signe d’aveu. Nous demandons donc aux députés de bon sens de poursuivre la lutte. Ce n’est pas encore fini, car le contrôle parlementaire doit être instauré. Kamerhe était celui qui bloquait ce contrôle, or il n’y a pas de démocratie sans contrôle parlementaire de l’exécutif ».
Réagissant aux déclarations de Kamerhe, qui affirmait que la motion de déchéance était motivée par des revendications centrées sur les intérêts des députés et non sur ceux du peuple congolais, notamment sur l’amélioration de la situation sécuritaire, Mbindule a souligné : « Quand il y a insécurité, que fait-on ? On exerce le contrôle parlementaire, conformément à l’article 100 alinéa 2. Bloquer ce contrôle ne doit pas nous pousser à prendre les armes pour aller nous battre dans l’Est. Notre rôle est de contrôler pourquoi les opérations ne progressent pas, pourquoi la guerre n’est pas gagnée, pourquoi l’ennemi n’est pas chassé, pourquoi il y a des morts. Cela nécessite un contrôle parlementaire efficace ».
Félix Tshisekedi rejette toute implication
Depuis New-York où il séjourne, le président de la République, Félix Tshisekedi allié de Vital Kamerhe a lors d’un déjeuner de presse, rejeté son implication dans la motion de déchéance qui a abouti à la démission de la chambre basse du parlement.
Il a déclaré : « Je ne suis pas à l’origine de la démission de Vital Kamerhe ni de ses problèmes. Je ne vois pas pourquoi il voudrait me tourner le dos. Je n’y suis pour rien. Je continue à le considérer comme un allié, comme un frère », a déclaré le chef de l’État.
Concernant les pétitions visant cinq membres du bureau de l’Assemblée nationale, le président Tshisekedi les a qualifiées de questions internes à l’institution.
« Je suis le garant de la stabilité des institutions, mais cela ne m’autorise pas à m’immiscer dans leur fonctionnement. S’ils ont décidé de défier leur président, cela relève de leur gestion interne. Mon rôle est de veiller au respect des droits de chacun et à la stabilité de l’institution. C’est ce qui m’importe », a-t-il précisé.