L’analyste politique Christian Moleka a réagi à la récente situation à l’Assemblée nationale de la RDC, marquée par la motion de déchéance qui a conduit à la démission du président Vital Kamerhe ainsi que de la rapporteuse Dominique Munongo, tandis que trois autres membres du bureau dont le questeur Jacques Njoli ont été repêchés.
Dans une interview accordée à Radio Okapi le vendredi 27 septembre 2025, Christian Moleka a estimé que cette motion de départ n’a finalement pas atteint ses objectifs initiaux, si ce n’est au niveau politique où la cible principale, Vital Kamerhe, a été visée. Il souligne que cette division pourrait renforcer le camp des pétitionnaires, mais risque surtout d’empêcher la sérénité au sein du Parlement. Selon lui, la majorité parlementaire est marquée par de multiples lignes de fractures qui pourraient engendrer des tensions, notamment à l’approche des élections à venir.
M. Moleka note également que le Parlement, en pleine session budgétaire, consacre une attention prioritaire à l’agenda politique sans forcément se focaliser sur les dossiers essentiels. Il estime que le successeur de Kamerhe à la présidence de la Chambre basse du Parlement sera sous pression des pétitionnaires qui ont posé plusieurs revendications, notamment l’amélioration de leurs conditions de vie et rémunérations. Cela pourrait conduire à un bureau parlementaire sous chantage, avec des difficultés à gérer la plénière dans un climat serein.
Cette situation, ajoute-t-il, risque d’impacter négativement la capacité de contrôle parlementaire ainsi que la gouvernance du bureau dans l’organisation des débats parlementaires. Il prédit la formation probable d’un bureau plus fragile, insuffisamment autonome pour diriger efficacement l’Assemblée nationale dans les prochains mois.