La Haute Cour militaire de Kinshasa est attendue ce mardi 30 septembre pour prononcer son verdict dans le procès de l’ancien président de la République, Joseph Kabila. Initialement prévu le 12 septembre, le jugement avait été reporté à la suite d’une requête des parties civiles, notamment la République démocratique du Congo et les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, demandant la réouverture des débats.
Lors d’une audience précédente, le premier président de la Haute Cour militaire, Joseph Mutombo, avait confirmé cette décision, relançant un dossier judiciaire sensible aux répercussions politiques majeures.
Une peine capitale requise
Le ministère public, représenté par le procureur général Lucien René Likulia, a requis la peine de mort contre Joseph Kabila pour trahison, crimes de guerre, organisation d’un mouvement insurrectionnel et complot. Il accuse l’ancien chef d’État d’être l’instigateur intellectuel des exactions commises par les rebelles de l’AFC/M23 dans l’Est du pays.
Les faits reprochés incluent meurtres, viols, déportations et destructions, causant selon le parquet des préjudices massifs à la République. En plus de la peine capitale, le ministère public demande :
- 20 ans de prison pour apologie de crimes de guerre,
- 15 ans de prison pour complot,
- Arrestation immédiate du prévenu,
- Mise sous séquestre de ses biens,
- Condamnation aux frais et contrainte par corps.
Un procès sous haute tension
Ce procès, tenu par contumace, est suivi de près par l’opinion nationale et internationale. Les proches de Kabila dénoncent une persécution politique, tandis que ses partisans parlent d’une mise en scène visant à écarter un acteur influent de la scène politique congolaise.
Le verdict attendu ce mardi pourrait marquer un tournant historique dans la justice congolaise.