Revue de presse kinoise du mercredi 1er octobre 2025.
La presse kinoise de ce mercredi revient sur le verdict de la Haute Cour militaire de Kinshasa dans le procès opposant le ministère public à l’ancien président de la République, Joseph Kabila.
Commençons avec AfricaNews, qui titre en Une : « Joseph Kabila condamné à la peine de mort ». Jugé en son absence et sans défense, révèle cet hebdomadaire, l’ancien chef de l’État congolais était poursuivi pour trahison et crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, en lien avec le groupe rebelle Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), soutenu par le Rwanda. Ce portail rappelle que ce procès, ouvert le 25 juillet, se concentrait exclusivement sur son rôle dans le soutien à la rébellion, et non sur sa gestion passée du pays. Ce tabloïd précise que le réquisitoire, prononcé par Jean-René Likulia Bakulia, auditeur général, a dressé une liste accablante : viol, torture, déportation, homicide, trahison et participation à un mouvement insurrectionnel.
Le journal Le Quotidien rapporte que la Haute Cour militaire condamne aussi l'ancien président à verser d'importants dommages et intérêts : plus de 33 milliards de dollars pour l'État congolais, les provinces du Nord et du Sud-Kivu, ainsi que des associations d'aide aux victimes.
Infos 27 indique que les parties civiles à ce procès avaient demandé la reprise de l'instruction afin de produire de nouveaux témoins, mais ceux-ci ne se sont finalement pas présentés. Selon ce quotidien, ce jugement intervient dans un contexte de violence accrue dans l'Est de la RDC, où le M23, soutenu par Kigali, a pris le contrôle de Goma et Bukavu en début d'année. Infos 27 estime également que ce procès marque un tournant dans la justice congolaise et dans la responsabilisation des anciens dirigeants face aux crimes de guerre et aux mouvements insurrectionnels, envoyant un signal fort sur la souveraineté de l'État et la lutte contre l'impunité.
Alors que la Haute Cour militaire vient de condamner Joseph Kabila à la peine capitale, écrit Le Potentiel, les pourparlers en vue de la paix se poursuivent entre le gouvernement Suminwa et la coalition AFC/M23, que soutiendrait Joseph Kabila. Dans l'hypothèse où Joseph Kabila serait le véritable patron de cette rébellion, fait savoir ce quotidien, sa condamnation pourrait impacter, dans un sens comme dans l'autre, la suite du processus de négociations en cours à Doha. Ce portail estime que l’application de la condamnation contre Joseph Kabila risque de rester lettre morte, sachant que l’ancien chef de l’État évolue loin du périmètre du pouvoir de Kinshasa.
Dans un communiqué officiel publié quelques heures après l'annonce de la sentence par la Haute Cour militaire, signale La Référence Plus, le Front commun pour le Congo a fustigé une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Avec un ton grave, note ce quotidien, le regroupement politique de Joseph Kabila parle d'une tragi-comédie judiciaire, d'un meurtre annoncé et d'une volonté délibérée de diriger le pays par la peur et l'intimidation. Cité dans les colonnes de ce portail, le Front commun pour le Congo, sans se douter de rien, affirme que cette décision prise à l'encontre de l'ancien président de la RDC dépasse le cadre d'un simple procès contre un individu.
Cité dans les colonnes de Congo Nouveau, le secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), Emmanuel Ramazani Shadary, qualifie le verdict de ce procès de « vaste blague. Nous avons toujours dit qu'il s'agit d'un procès politique », fin de citation. Pour le Front commun pour le Congo (FCC), poursuit cet hebdomadaire, la condamnation qui, au terme d'une procédure illégale de bout en bout, vient d'être prononcée contre son Autorité morale ce jour, n'est pas seulement celle d'un homme, ancien président de la République soit-il, mais également et surtout celle de l'État de droit et de toutes les conquêtes démocratiques obtenues de haute lutte par notre peuple depuis bientôt deux décennies.