Pauvreté en RDC : des acteurs sociopolitiques plaident pour la réorganisation de l'économie

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, célébrée le 17 octobre, plusieurs acteurs politiques et sociaux congolais se sont exprimés sur la situation alarmante de la pauvreté en République démocratique du Congo. Alors que, selon la Banque mondiale, 85,3 % des Congolais vivent avec moins de 3 dollars par jour, les opinions divergent quant aux causes profondes de cette précarité et aux pistes de solutions.

Pour Steve Mbikayi, député national et membre de l’Union sacrée, les statistiques internationales ne reflètent pas fidèlement la réalité du pays. Il estime que l’économie informelle, largement dominante en RDC, n’est pas prise en compte dans les calculs officiels du PIB:

« Si l’on tenait compte de ce que produit le secteur informel, on verrait que la situation n’est pas aussi catastrophique qu’on le dit. Il faut organiser ce secteur pour qu’il contribue aux recettes de l’État et bénéficie d’un encadrement social ».

De son côté, Prince Epenge, porte-parole de la plateforme d’opposition Lamuka, pointe du doigt la mauvaise gestion des finances publiques et le détournement des fonds destinés au développement.

« Comment un pays qui dispose de 80 millions d’hectares de terres arables peut-il compter 28 millions de personnes en insécurité alimentaire ? », s’interroge-t-il. L'opposant dénonce également la sous-exploitation des ressources hydroélectriques du pays.

Enfin, Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise, évoque une série de facteurs interdépendants : mauvaise gouvernance, corruption, impunité, conflits armés, mais aussi l'absence de transformation locale des ressources naturelles:

« Il faut refonder la gouvernance publique, investir dans le capital humain, diversifier l’économie, renforcer la décentralisation et valoriser nos richesses par la transformation locale". 

Au-delà des divergences politiques, ces voix s’accordent sur une nécessité commune : réorganiser l’économie nationale et améliorer la gouvernance. Car sans une action coordonnée et structurée, la pauvreté risque de continuer à ronger les fondements sociaux et économiques du pays.

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