Fin de la gratuité des soins à Goma, les malades abandonnent les centres de santé

L’accès aux soins de santé devient de plus en plus difficile pour les populations vulnérables à Goma, dans la province du Nord-Kivu. Plusieurs centres de santé, autrefois soutenus par des partenaires humanitaires, ont commencé à facturer leurs services médicaux, en raison d’un désengagement progressif des ONG, lié à l’insécurité persistante et à une crise de liquidité qui frappe le secteur humanitaire.

Le centre de santé de Buhimba, situé à l’ouest de Goma, par exemple, ne parvient plus à fonctionner gratuitement depuis la suspension de l’aide humanitaire. Emery Muhindo, infirmier titulaire du centre, affirme que seuls 20 % des patients arrivent aujourd’hui à payer les frais médicaux. Les autres sont donc obligés de renoncer aux soins ou de se tourner vers des traitements alternatifs comme l’automédication à base de plantes. 

« Depuis que nous avons commencé à facturer les soins, la fréquentation a chuté. Beaucoup de malades restent à la maison ou recourent à des méthodes non médicales. Ce qui met des vies en danger », déplore-t-il.

Cette situation préoccupe fortement les professionnels de santé, qui craignent une augmentation des décès dus à l'absence de soins de base. Emery Muhindo lance un appel aux autorités sanitaires et au Gouvernement pour qu’ils trouvent des solutions urgentes afin de restaurer l’accès gratuit aux soins, notamment dans les zones affectées par la crise humanitaire.

La santé publique dans le Nord-Kivu, selon lui, risque de connaître un recul significatif si aucune réponse rapide n’est apportée.

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