Les activités ont repris normalement, lundi matin, à l’usine de panification de Kinshasa (UPAK), a constaté un reporter de radiookapi.net Trois jours après l’incendie qui a ravagé les nouvelles installations de cette usine, le bilan fait état de milliers de tonnes de farine de froment brulés, des nouvelles machines de production et des pièces de rechange neuves consumées.
Le feu couvait à quelques endroits du lieu du drame, lundi en début de soirée, sur le site de l’UPAK dans la commune de Kasavubu. Les pompiers s’activaient encore a éteindre les flammes et limiter les dégâts. Toutefois, les activités de production de pain étaient revenues à la normale depuis le matin.
L’origine du feu demeure toujours un mystère. L’avocat conseil d’UPAK, Me Marcel Yabili, a exclut l’hypothèse d’un court-circuit électrique, tel qu’avancé par certains observateurs. Pourtant, lui-même n’avance aucune explication concernat l’origine du feu. Sur un ton presqu’accusateur, Me Marcel Yabili a estimé que l’étendue des flammes pouvait être réduite si le service anti-incendie de la ville de Kinshasa avait réagi promptement et de manière professionnelle.
« Lorsqu’ils sont arrivés [les pompiers du service anti-incendie de la ville de Kinshasa], ils manquaient de tout: échelle, marteau, masques, bottes et gants. Des équipements pourtant nécessaires aux interventions. Les pompiers eux-mêmes donnaient l’impression de ne pas être entrainé pour ce boulot », a déclaré Me Yabili à radiookapi.netrnInterrogé sur le dispositif anti-incendie interne à l’UPAK, il a affirmé que la société dispose des extincteurs mais qui ne peuvent contenir un incendie d’une grande ampleur.
Le gouvernement provincial accuse l’UPAKrnLe ministre provincial de l’Intérieur, Godard Motemona a indiqué que l’exécutif provincial a ordonné la mise en place d’une commission d’enquête pour déterminer les responsabilités dans ce drame. Cette Commission est composée des services spéciaux de la police et divers experts, selon la même source. Arrivé sur les lieux le jour même de l’incendie, le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, avait déploré le manque de dispositif anti-incendie à l’UPAK. Matériel pourtant nécessaire pour les industries et autres grands immeubles. Le ministre de l’Intérieur Godard Motemona, a aussi condamné, lundi, l’absence de dispositif anti-incendie à l’UPAK.
« Il n’y avait pas des dispositions pour permettre aux pompiers d’intervenir efficacement, même pas les extincteurs. C’est surprenant parce que si ces dispositions étaient prévues, je crois qu’à leur stade [UPAK], il y avait lieu de commencer déjà à lutter contre cet incendie », a-t-il déclaré. Le ministre Motemona a saisi l’occasion pour annoncer des nouvelles mesures préventives de lutte contre les incendies dans la ville de Kinshasa : « En fait, il y a une loi du 10 janvier 1958 qui doit être actualisée. Le gouverneur de la ville [de Kinshasa] va prendre un arrêté pour imposer le port obligatoire des extincteurs au niveau des bâtiments, des édifices publics, des écoles, des bureaux, des grandes usines de transformation ».
Dans l’entretemps, l’UPAK ne compte pas renoncer à son projet de construction d’une nouvelle chaine de fabrication des pains, a rassuré l’avocat conseil de l’usine, Me Marcel Yabili. Après 46 ans d’activité en RDC et 40 ans de cotisation à l’assurance incendie, a-t-il affirmé, l’UPAK attend maintenant que la société nationale d’assurance lui paie ce sinistre.