L’eau potable, denrée précieuse, mais rare en RD Congo


Une bousculade autour d'un puits d'eau (Archives)

La communauté internationale célèbre ce lundi 22 mars la journée mondiale de l’eau sous le thème: «De l’eau propre pour un monde sain».  Cependant, cette denrée essentielle à la vie est rare  dans certains coins de la RD Congo. C’est le cas dans la commune de Kimbaseke à Kinshasa. C’est aussi le cas à Bukavu, au Sud Kivu, où la ville n’est pas totalement desservie en eau potable.

Dans la commune de Kimbanseke, par exemple, à l’est de Kinshasa, les habitants du quartier Mikondo se livrent à un exercice très pénible pour se procurer de l’eau potable. Il faut soit se réveiller à 2 heures du matin, soit parcourir plusieurs kilomètres. Une jeune femme témoigne:

Nous n’avons pas d’eau potable. Par hasard, elle peut sortir du robinet à 2 heures du matin. Et cela peut durer 45 minutes, et puis, plus aucune goutte. Si vous sortez en retard, vous manquez inévitablement de l’eau. Pour avoir de l’eau potable, il faut marcher jusqu’aux plantations, à environ 30 kilomètres pour l’acheter. Sans cela, il est très difficile de se procurer de l’eau.

Dans le quartier voisin, à Fer bois, certains se rappellent à peine le dernier jour que l’eau a jailli des robinets de la Regideso. Selon un habitant qui a requis l’anonymat, cette entreprise de fourniture d’eau potable est même inexistante. Il explique:

La Regideso existe de nom mais ça n’a pas d’impact sur le terrain. Nous osons croire qu’à travers les medias, Tshongo (NDLR: un ancien patron de la régie des eaux), qui est arrivé à la tête du ministère de l’Energie, va rassurer tout le monde qu’il n’y aura pas de plaintes pour l’eau, il n’y aura pas de plaintes pour l’électricité. Chez nous à Mokali, tous ces éléments vitaux n’existent pas. Surtout l’eau, l’eau c’est la vie. Dans une capitale comme la nôtre, on manque de l’eau.

A Kimbanseke comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres communes de la ville de Kinshasa, fournir de l’eau propre pour un monde sain, reste encore un voeu pieux.

Bukavu, situation peu reluisante

L’eau de quelques sources aménagées dans la commune de Kadutu et de Bagira est polluée malgré les efforts d’aménagement des acteurs de développement.
Ce constat a été fait ce lundi après une visite de quelques conduites d’eau dans la commune de Kadutu.
Les acteurs du secteur déplorent le fait que des latrines soient construites à moins de 5 mètres des bassins de chaque source. Ce qui constitue un danger pour plus de 100 000 habitants de Bukavu, consommateurs de cette eau.

Jean-Jean Lutota Bin Nyalundja, secrétaire exécutif au comité provincial d’action de l’eau et de l’assainissement au Sud Kivu explique le danger:

Quand on voit les habitations qui sont tout autour, il y a des latrines qui sont au-dessus, ça constitue un danger pour la population qui consomme cette eau. Nous allons en synergie voir, avec nos intervenants dans ce secteur, comment on peut amener cette eau et la conditionner quelque part pour la traiter.

Par ailleurs, plusieurs acteurs œuvrant dans le secteur de l’eau et de l’assainissement dans la province du Sud Kivu ont participé à une caravane motorisée.

Cette caravane a sillonné la ville dans le cadre de la sensibilisation de la population à la consommation de l’eau potable.