Uvira: les jeunes des hauts plateaux s’organisent en force d'autodéfense populaire


Les jeunes d'Uvira s'organisent en force d'autodéfense populaire pour pallier l'insuffisance des forces de l'ordre, selon eux

Une centaine de jeunes des hauts plateaux d’Uvira, au Sud-Kivu ont annoncé leur déploiement dans plusieurs villages comme combattants d’autodéfense populaire. Le mouvement s’appelle «Tusaidiane», (NDLR: aidons-nous, en swahili) et est déjà en action depuis une semaine dans certaines localités de ce territoire.

Ces jeunes se déploient dans les localités de Nabugera, Magunda, Masango et Chanzovu. Selon leur porte-parole, Joël Namunene, de l’ancien groupe armé Zabuloni, l’objectif est de défendre les populations civiles locales et leurs biens face aux attaques récurrentes des combattants rwandais Forces démocratiques pour la libération du Rwanda.

En effet, l’initiative est consécutive à une attaque d’envergure perpétrée il y a deux semaines par des combattants FDLR en provenance de la forêt d’Itombwe.

D’après des habitants ayant fui ces combats, plus de 100 vaches et des biens de valeur ont été emportés à Magunda et à Maheta.

La force d’autodéfense “Tusaidiane” aurait réussi, avec des armes blanches à déstabiliser les assaillants qui sont rentrés dans la forêt, selon les sources locales.

Par ailleurs, le groupe armé Zabuloni a dénoncé mardi l’absence des FARDC et de la police nationale dans les localités de hauts plateaux.

«Nous voulons prendre la relève pour protéger la population et ses biens et ce, en attendant le déploiement des FARDC», a déclaré Joël Namunene.

L’ordre a été donné -d’après la même source- aux anciens combattants Zabuloni qui attendent encore sur place leur intégration au sein de la police d’assurer le commandement de cette nouvelle force et d’encadrer ces jeunes.

De son côté, le commandant des opérations Amani Leo, le colonel Delphin Kahimbi, a souligné que les civils ne doivent pas se substituer à l’armée pour faire la guerre.

Il a plutôt invité cette population à fournir des renseignements aux FARDC et à sensibiliser les FDLR vivant dans leurs milieux à rentrer chez eux.