Beni: les déplacés d’Oicha hésitent de rentrer chez eux


Un village fantôme entre Oicha et Erengeti, au Nord-Kivu

Plusieurs déplacés de l’axe Oïcha-Eringeti au Nord-Kivu ne sont toujours pas retournés chez eux et des villages restent déserts, malgré la présence des militaires des FARDC, déployés sur cet axe long d’environ 25 kilomètres. C’est ce qu’a constaté, samedi 7 août.

Les populations déplacées hésitent de retourner chez eux, en dépit  de la pénurie en assistance alimentaire dans leur milieu d’accueil à Oïcha, chef lieu du territoire de Beni.

Les FARDC ont débuté une campagne de sensibilisation dans les villages pour inciter ces déplacés à retourner. 

De Oïcha, chef-lieu de Beni, à Eringeti, on traverse  des villages fantômes:

  • Tenambo,
  • May Moya,
  • Kokola et
  • Linzo Sisene.

Leurs habitants ont fui leurs milieux, depuis le déclenchement, fin juin, des affrontements entre les miliciens de l’ADF-Nalu et les FARDC.

Ces affrontements, qui avaient débuté à Mwalika à 80 kilomètres au sud-est de la ville de Beni, se sont poursuivis sur l’axe Eringeti.

Ils ont fait fuir les populations des leurs villages.

Jusqu’à ce samedi, la peur n’est pas éradiquée. Les déplacés rencontrés à Oicha disent que les miliciens de l’ADF-Nalu circulent encore dans la brousse.

Ils craignent pour leur vie, ainsi que l’a témoigné un de ces déplacés:

«Nous avons appris encore, la semaine passée, que les gens qui étaient rentrés dans leurs villages sont revenus à Oicha. Ils ont appris qu’il y aurait encore d’autres affrontements.»

A Eringeti, où le contingent des casques bleus népalais est déployé depuis un mois, le retour timide des déplacés est observé.

Et le commandement militaire FARDC a débuté une campagne de sensibilisation auprès des  quelques retournés pour qu’ils puissent encourager les autres à regagner leur milieu.

Les déplacés sont estimés à plus de vingt-trois mille ménages à Oïcha.

Le CICR a assisté neuf mille ménages, il y a plus d’une semaine.

Le vice-président de l’assemblée provinciale leur a offert 2 tonnes de vivres et non vivres, ensuite c’était le tour du gouvernement provincial, avec 30 tonnes.

Mais, seuls les déplacés plus vulnérables sont alignés pour bénéficier de ces aides au vu de la quantité insuffisante reçue.