Nord-Kivu: situation sociale et sécuritaire “catastrophique”, selon les administrateurs des territoires


L'administration parallèle persiste à Masisi.

Les administrateurs des territoires du Nord-Kivu sont formels : la situation sociale et sécuritaire de leur province est loin d’avoir retrouvé son rythme normal.  Elle reste «catastrophique». Ils l’ont dit mardi 26 octobre à Goma, lors d’une conférence sur l’état des lieux de la territoriale, organisée par le PNUD. Cette conférence a été organisé pour faire une carte postale de l’administration de cette province et envisager des solutions durables aux problèmes qui s’y posent.

Selon ces dirigeants du Nord-Kivu profond, les six territoires de la province sont tous caractérisés par une insécurité permanente due, notamment, à la persistance de la présence des groupes armés, aux conflits terriens et coutumiers, ainsi qu’aux tensions sociales sur fond des violences.

«Les populations de cette entité vivent actuellement dans une situation de tensions sociale. Chaque autorité coutumière a son groupe et peut l’utiliser à tout moment.Le cas de Buhumba est éloquent», a laissé entendre Joy Bokeli, administrateur de Nyiragongo.

Cette situation, selon les mêmes autorités de la petite territoriale du Nord-Kivu, est aussi la conséquence de la quasi-absence de l’Etat dans quelques parties de la région. Le cas, notamment, de Masisi et Walikale.

L’administrateur de Masisi, Marie-Claire Bangwene, parle aussi d’une administration parallèle:

«Il existe un groupe d’éléments [de la police] qui ne répondent pas au commandement du commissariat de la police du district ni de l’administrateur du territoire. Ces éléments sont issus des composantes CNDP et Pareco.»

La conférence au cours de laquelle il a été brossé le tableau de la situation sécuritaire au Nord-Kivu devait se clôturer ce mercredi.

Elle a été organisée en prélude à la conférence sur les états généraux de la territoriale prévue prochainement à Kinshasa.