8 mars: consécration du combat pour la parité homme-femme

Plusieurs centaines de femmes ont défilé mardi, place du Cinquantenaire, devant le Palais du peuple, siège du Parlement congolais, pour célébrer la Journée internationale dédiée aux femmes du monde entier. L’épouse du chef de l’Etat, Olive Lembe Kabila, et des diplomates en poste à Kinshasa ont assisté à ce défilé.

Si pour certaines femmes la journée du 8 mars n’a valeur que d’une fête, pour d’autres, la journée rappelle plutôt le combat de la femme pour la parité homme-femme.

C’est en tout cas la perception que se fait Mme Patricia Tantu, présidente de la Ligue des femmes du NBP, un parti politique.

«Nous sommes là pour dire que nous soutenons, nous adhérons à ce thème. Nous voulons que ce thème puisse s’appliquer dans notre pays. C’est pourquoi nous nous mettons debout pour que la maman comprenne quelle est sa responsabilité, qu’elle comprenne que ce pays lui appartient aussi.»

Par ailleurs, une autre femmes, Mme Mulamba Meta, présidente de la Fondation Femme Espoir, une structure d’appui aux femmes vivant avec le VIH/ Sida, pense que le moment est venu pour les femmes de matérialiser le thème national sous lequel est célébrée la Journée internationale de la femme:  égal accès des filles et des garçons à l’éducation.

Pas question de privilégier le garçon au détriment de la fille.

L’égalité à l’éducation au niveau familial doit être de stricte application.

Mbandaka: sens du concept “égalité homme-femme”

A l’Equateur, la Journée internationale de la femme a été aussi marquée par diverses manifestations dans les grandes agglomérations telles que Mbandaka, Gemena, Lisala, Gbadolite, Boende et Basankusu.

A cette occasion, Charlotte Songue du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme dans cette province a expliqué le sens qu’il faut donné au concept “égalité entre l’homme et la femme”:

«L’égalité entre l’homme et la femme est une égalité devant la loi. L’égalité entre l’homme et la femme ne veut pas dire que la femme doit nécessairement avoir la même force que l’homme.»

Elle précise sa pensée:

«Si on dit que l’homme masculin doit avoir 100 000 francs pour un travail d’une heure, alors, la femme, être humain aussi, doit avoir les 100 000 francs pour un travail d’une heure de temps.»

Charlotte Songue a évoqué d’autres exemples de l’égalité devant la loi entre l’homme et la femme: si une femme est victime de violences sexuelles et qu’elle porte plainte, elle a droit à une justice équitable ; s’il y a adultère, il n’est pas question que ce soit seule la femme que le tribunal coutumier doit condamner.

«L’égalité devant la loi veut dire, explique-t-elle encore, si on reçoit la plainte d’un homme, on doit recevoir celle d’une femme; si on punit une femme, on punit l’homme.»

Boycott à Kasumbalesa

Au Katanga, les femmes de la Sodimico, Société de développement industriel et minier du Congo, ont choisi de commémorer la Journée mondiale dans la méditation.

Elles ont refusé de participer aux festivités organisées par l’autorité politico-administrative à Kasumbalesa.

Une manière pour ces femmes d’interpeller les autorités sur la vie de misère que traversent les travailleurs de la Sodimico depuis plusieurs années.

La journée du 8 mars 2011 a donc été pour les femmes de la Sodimico une journée de jeûne et de prière.