Goma: un véhicule de la Monusco intercepté avec de la cassitérite à la frontière rwandaise

Un chauffeur de la Monusco a été arrêté, dimanche 21 août aux environs de 23 heures à la frontière rwando-congolaise, avec 1200 kilos de cassitérite noire à bord d’un véhicule de la mission onusienne en RDC. Il s’agit de 24 colis de 50 kilos chacun.

Le prévenu a été pris en flagrant délit de trafic de ce minerai entre le Rwanda et la RDC.

Ce chauffeur, qui fait partie des membres du personnel national de la Monusco, a passé toute la journée de lundi 22 août à l’Agence nationale des Renseignements (ANR). Il a été transféré, après-midi, au parquet général du Nord-Kivu.

Le parquet a diligenté très rapidement cette affaire et le procès a commencé lundi après-midi au tribunal de grande instance de Goma, a constaté un reporter de Radio Okapi.

Alertés, le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku, les agents de sécurité de la Monusco ainsi que les autorités policières et militaires de la ville sont descendues sur les lieux pour constater les faits.

Sur ordre de l’autorité provinciale, les minerais saisis ont été consignés à l’entrepôt de la Direction générale des douanes et accises (DGDA).

Quant au véhicule, il est toujours gardé au niveau de la douane à la frontière.

Le gouvernement congolais déplore ce «trafic illicite»

Dans un communiqué publié, ce lundi à Kinshasa, le gouvernement a déploré la poursuite de tels «trafics illicites.»

Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, qui a signé ce document précise que ce commerce appauvrit la RDC et entretient l’insécurité dans cette partie du pays en contribuant à «faire prospérer le commerce illégal des minerais de sang contre lequel la RDC et la communauté internationale se mobilisent avec fermeté.»

A travers ce même communiqué, le gouvernement a souhaité voir la Monusco «prendre toutes ses responsabilités» pour éviter que de tels dysfonctionnements ne se reproduisent.

La Monusco a ouvert une enquête

Les responsables de la Monusco ont affirmé avoir lancé leur propre enquête.

L’exploitation illégale et la contrebande des ressources naturelles de la RDC sont des crimes graves que la Mission est chargée de prévenir, indique un communiqué de la Mission onusienne en RDC publié lundi dans la soirée.

Toute allégation portée contre un membre de son personnel sur son implication éventuelle dans de telles activités illégales fera l’objet d’une enquête et que des mesures appropriées seront prises, poursuit le communiqué.

Vous pouvez écouter le porte-parole de la Monusco, Madnodje Mounoubai:

Fichier audio : téléchargez Flash pour écouter.

Pour rappel, la police des mines avait saisi, jeudi 28 juillet vers 4 heures du matin, plus de 10 tonnes de cassitérite dans la parcelle d’un officier des FARDC au quartier Ndosho à Goma. Ce lot provenait du Sud-Kivu dans un camion convoyé par les militaires des FARDC, selon des sources policières.

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