RDC : l’Unafec réunit 53 000 signatures en vue de réclamer le fédéralisme en 2016

Kyungu wa Kumwanza

L’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec) a annoncé vendredi 6 juillet avoir réuni plus de 53 000 signatures sur les 100 000 exigés dans la constitution pour réclamer l’instauration d’un système fédéral en RDC. Selon Dieudonné Bamoina, porte-parole du de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, actuel président de l’Assemblée provinciale du Katanga, l’unitarisme a démontré ses insuffisances pour développer le pays.

Dans sa pétition, l’Unafec reclame l’institution du fédéralisme pour 2016 en RDC.
Pour Dieudonné Bamoina, 52 ans après l’accession de la RDC à l’indépendance, il est temps de passer au fédéralisme, « après l’échec cuisant de l’unitarisme et du centralisme à outrance ».

« Nous avons estimé qu’on pouvait tester aussi avec le système fédéral dans l’intérêt de la population de la RDC », a-t-il affirmé.

Selon le porte-parole de l’Unafec, l’article 218, alinéa 4, de la constitution de la RDC confère à son parti les « armes constitutionnelles » pour réclamer ce passage au fédéralisme.

« Qu’on ne nous prête pas des intensions malveillantes. Nous n’avons pas des visées séparatistes, encore moins des velléités sécessionnistes. C’est la loi fondamentale qui nous offre cette opportunité », a-t-il insisté.

L’article 218 de la constitution dit :

L’initiative de la révision constitutionnelle appartient concurremment :
1. au Président de la République;
2. au Gouvernement après délibération en Conseil des ministres;
3. à chacune des Chambres du Parlement à l’initiative de la moitié de ses membres ;
4. à une fraction du peuple congolais, en l’occurrence 100.000 personnes, s’exprimant par une pétition adressée à l’une des deux Chambres.

Chacune de ces initiatives est soumise à l’Assemblée nationale et au Sénat qui décident, à la majorité absolue de chaque Chambre, du bien fondé du projet, de la proposition ou de la pétition de révision.

La révision n’est définitive que si le projet, la proposition ou la pétition est approuvée par référendum.

Toutefois, le projet, la proposition ou la pétition n’est pas soumis au référendum lorsque l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès l’approuvent à la majorité des trois cinquième des membres les composant.

A l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) au Katanga, on se dit aussi favorable au fédéralisme.

Selon Jean Felix Tabu Kalala, chef de mission au sein du parti d’Etienne Tshisekedi, l’UDPS se bat depuis 30 ans pour que la RDC accède au fédéralisme et que cet objectif est même inscrit dans ses statuts.

Toutefois, il juge la démarche de l’Unafec davantage motivée par un calcul politique que par une conviction réelle.

« Certaines formations réclament le fédéralisme aujourd’hui parce qu’elles ne se retrouvent pas dans le gouvernement. Hier, quand elles étaient au gouvernement, elles étaient unitaristes », a-t-il affirmé.

Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, président de l’Assemblée provinciale du Katanga, a lancé en juin dernier une pétition pour amener le sujet du fédéralisme devant l’Assemblée nationale, et aboutir à la révision de la Constitution congolaise.

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