RDC : les catholiques marchent contre la balkanisation, avec le soutien du gouvernement

Des évêques congolais membres de la Cenco le 23/6/2011 au centre Nganda à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

L’Eglise catholique organise mercredi 1er aout, dans ses quarante-sept diocèses à travers la RDC, une marche d’espérance pour la paix et contre la guerre dans l’Est et la balkanisation du pays. Le ministre de l’Intérieur dit féliciter cette initiative qui rejoint, selon lui, la mobilisation contre la guerre prônée par son gouvernement. De leur côté, les femmes de la Société civile congolais ont initié une pétition pour réclamer, au gouvernement et à la communauté internationale, le rétablissement de la paix dans l’Est du pays.

A Kinshasa, la marche de l’Eglise catholique est partie de ses différentes paroisses autour de 6h30, après la messe du matin, vers les quatorze doyennés que constitue l’archidiocèse de Kinshasa.

Le Secrétaire général de la Conférence nationale épiscopale du Congo (Cenco), l’abbé leonard Santedi, invite toutes les personnes de bonne volonté, dont les fidèles d’autres confessions religieuses, à les rejoindre dans la fraternité, la paix et l’unité.

« Cette marche n’est pas pour un parti politique, c’est la marche de l’unité du peuple congolais pour dire non à la balkanisation. Nous invitons nos fidèles catholiques à être vigilants pour démasquer toutes les personnes qui viendront pour perturber ou mettre le désordre », a-t-il affirmé.

Les manifestants et autres fidèles catholiques sont appelés à garder une minute de silence à midi pour « penser à ceux qui ont versé leur sang pour le pays », a expliqué l’abbé Santedi.

« A la fin de cette minute de silence, on va sonner les cloches dans toutes les paroisses, pour nous réveiller et bâtir notre Congo uni », a-t-il affirmé.

L’Eglise a le soutien du gouvernement

Le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej Mangez, se dit très favorable à la tenue de la marche des chrétiens catholiques contre la guerre et la balkanisation de la RDC.

Selon lui, cette manifestation est une réponse à l’appel à la mobilisation nationale lancé par le gouvernement contre la guerre à l’Est du pays.

« Il est temps que nous constituons un front fort pour faire face au complot qui se développe à l’Est de notre pays », a-t-il affirmé.

Richard Muyej Mangez assure que des dispositions sont prises pour sécuriser tous les manifestants.

«J’ai demandé aux gouverneurs d’autoriser la manifestation et de l’encadrer. Nous avons eu une séance de travail avec les responsables de l’organisation. Et nous nous sommes convenus sur les dispositions à prendre», a-t-il affirmé.

Tout en invitant les Congolais à participer nombreux à cette marche, le ministre Muyej demande aux«malins» de s’abstenir, assurant que le gouvernement a pris toutes les dispositions pour «mettre hors d’état de nuire ceux qui viendront perturber la marche ou l’instrumentaliser pour autre chose».

Une pétition des femmes pour la paix

Les femmes congolaises réunies au sein du Cafco, le Cadre permanent de concertation des femmes congolaises, ont signé une pétition destinée au gouvernement congolais et à la communauté internationale pour dire non à la balkanisation de la RDC, au regard de la guerre qui sévit au Nord-Kivu.

Elles l’ont fait mardi 31 juillet, à l’issue d’une manifestation à la paroisse Notre Dame de Fatima à Kinshasa, appuyée par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et la Mission des Nations unies en RDC (Monusco).

Bandeau blanc à la tête, en signe de paix, ces femmes de toutes les tendances de la Société civile ont réaffirmé leur volonté de s’impliquer dans le rétablissement de la paix au Nord-Kivu, conformément à la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies.

« Cette résolution de l’Onu demande et exige l’implication des femmes dans tout règlement de conflit », explique Christine Epolu, représentante des femmes de l’opposition au sein de la Cafco.

La manifestation du Cafco avait pour but de dénoncer « l’agression et l’atteinte de la souveraineté et l’intégrité de la RDC », a-t-elle précisé.

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