Guerre dans l'Est : l’opposition politique congolaise rejette l’invitation de Matata Ponyo

Vital Kamerhe (au centre) entouré des membres de l’opposition, lundi 17 janvier 2011 au quartier général de la Monusco.

L’opposition politique congolaise décline l’invitation du Premier ministre lancée mercredi 8 aout à la Radio télévision nationale congolaise (RTNC) à tous les leaders des partis politiques et groupes parlementaires, toute tendance confondue. Ils devraient examiner la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans un communiqué rendu public vendredi 10 août, elle estime que Matata Ponyo n’est pas l’interlocuteur compétent sur les questions de la guerre au pays.

« Les questions de la guerre et de l’intégrité du territoire national dépassent à ce stade, sa compétence, en plus que la cohésion nationale ne se forme pas autour de lui», a déclaré le président du groupe parlementaire du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), Jean Lucien Busa qui a lu ce document.

Les partis de l’opposition ajoutent qu’ils observent que « la conduite de la guerre qui déchire le pays ne rassure guère quant à la volonté réelle du gouvernement à donner des réponses adéquates pour juguler l’insécurité permanente dans la partie Est de la RDC ».

Cette attitude du gouvernement conforte les inquiétudes et les convictions selon lesquelles les politiques gouvernementales ne sont ni efficaces ni volontaristes, a indiqué le document signé par les leaders politiques et les groupes parlementaires de l’opposition.

Sans citer l’interlocuteur compétent sur cette question, les leaders politiques de l’opposition disent « réaffirmer leur disponibilité à débattre de toute question d’intérêt national afin de trouver des solutions idoines susceptibles de sortir le pays de la crise ».

Selon l’opposition politique congolaise, seul un dialogue sincère et inclusif pourra résoudre la crise multiforme dans laquelle le pays est plongé depuis les élections de novembre 2011.

Par conséquent, souligne ce document, l’opposition dénonce la création du groupe consultatif proposé par le Premier ministre. Elle qualifie cette structure d’informelle et d’inconstitutionnelle à laquelle elle n’appartient pas.

La question de la guerre dans l’Est de la RDC a été au centre des débats au sommet de Kampala en Ouganda. A l’issue de ces assises, les chefs d’Etat membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) ont mis sur pied un comité composé des ministres des Défenses pour étudier le projet de la force internationale neutre à déployer le long de la frontière commune entre le Rwanda et la RDC afin de combattre les groupes armés dans cette région. Ce comité composé de l’Ouganda, du Burundi, du Rwanda, du Congo, de la Tanzanie, de l’Angola et de la RDC sera présidé par le ministre ougandais de la Défense.

La partie orientale de la RDC est en proie à la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) depuis le mois de mai dernier. Les rebelles réclament l’application de l’accord de paix du 23 mars 2009 signé entre le gouvernement et le CNDP. Cet accord prévoyait notamment l’intégration des combattants rebelles dans l’armée et dans la police ainsi que l’attribution des fonctions aux cadres civils de l’ex-rébellion.

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