Des personnes se présentant comme des agents du service de renseignement congolais (ANR) ont ordonné la fermeture d’une vingtaine de maisons proposant des liaisons radiophoniques commerciales. Certains commerçants affirment que leurs appareils radiophoniques ont même été confisqués, avant d’être rendus en échange d’une forte amende. D’autres commerçants auraient été arrêtés. Ces supposés agents de l’ANR les accusent d’aider les rebelles du M23 à communiquer.
Quasiment toutes ces maisons commerciales de radiophonie sont fermées depuis une semaine à Bukavu.
Un opérateur radio de la commune de Kadutu, dont l’appareil a aussi été confisqué, témoigne :
«C’était un certain mardi en plein travail avec mon appareil phonie. Mes clients étaient là et j’étais en train de les servir. Après, un agent de l’Etat est venu dans mon bureau. Il m’a dit, à l’immédiat, sans délai ni condition, toi et ton appareil, on s’en va au bureau. C’et vous qui communiquez avec les rebelles du Nord-Kivu, soi-disant le M23».
Les protestations du commerçant n’y ont rien fait. Le supposé agent de l’ANR a emporté son appareil radiophonique, explique-t-il.
« Je lui ai répondu, non. Au siège central du M23, il ya toutes les communications du monde. Il y a les Turaya, des réseaux téléphoniques. Avec cet appareil archaïque, qui communique avec les zones rurales dans des grandes forêts, on peut communiquer avec des rebelles de quelle façon », a-t-il ajouté.
Selon le commerçant, certains de ses collègues de service ont aussi été arrêtés, et d’autres ont du payer jusqu’à 300 dollars pour leur libération.
De son côté, le ministre provincial de la Communication, Laban Kyalangalilwa, dit tout ignorer de cette situation qui relève, selon lui, des «services habilités» à régler les questions de sécurité.
Il s’est toutefois engagé à s’informer sur les raisons réelles de ces fermetures.
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