Démolition des maisons à Kawama: EGMF refuse d’indemniser les victimes, selon une ONG

Des travailleurs de l’entreprise générale Malta Forrest (EGMF), lors du défilé le 30/06/2011 à Lubumbashi. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Au cours d’une conférence de presse organisée le mercredi 6 février à Lubumbashi au Katanga, l’ONG Action contre l’impunité pour les droits humains  (ACIDH), a accusé l’Entreprise générale Malta Forrest (EGMF) de refuser d’indemniser les propriétaires des cinq cents maisons du village Kawama démolies en 2009. Ce village est situé à proximité de la mine Luswishi exploitée par la Compagnie minière du Sud-Katanga (CMSK), dans laquelle EGMF était actionnaire majoritaire. L’entreprise accusait certains creuseurs clandestins qui, selon l’entreprise, habitaient à Kawama de piller des minerais dans cette carrière minière.

Les propriétaires des maisons démolies étaient accompagnés par trois ONG (ACIDH, FIDH et RAID) lors de la médiation qui se tenait à Bruxelles pour tenter de trouver un arrangement entre elles et EGMF. A en croire ces ONG, ces négociations ont échoué.

Avant cette médiation, ces familles avaient entamé une procédure judiciaire devant les instances judiciaires du Katanga. Elles avaient même sollicité l’implication des autorités provinciales “pour être rétablies dans leur droit”.

Mais d’après les propriétaires de ces maisons, “le dossier n’évoluait pas”. Ils se sont alors résolus d’aller en médiation à Bruxelles (Belgique). Les ONG qui les accompagnaient ont expliqué qu’EGMF est une entreprise de droit congolais mais elle fait partie du Groupe Forrest qui est une société de droit belge.

L’entreprise a proposé de réaliser des actions sociales en faveur des habitants du village dont la construction d’un centre de santé et d’un puits d’eau. Mais les habitants rejettent cette proposition.

Pour EGMF, la démolition de ces maisons avait été exécutée par la Police nationale Congolaise (PNC).

« Il y a eu des incidents à Kawama », reconnaît le directeur de communication, ajoutant que « ces dérapages ont été provoqués par l’intervention des différentes forces de police ». A l’en croire, l’intervention des policiers visaient à évacuer les creuseurs clandestins qui habitaient dans le village.

« Malta Forrest aurait dû appliquer le code minier et les instruments internationaux y afférant et indemniser la population locale », déclare, pour sa part, le représentant des propriétaires des maisons démolies, le docteur Desiré Mukeba.

Ces propriétaires disent vouloir poursuivre l’entreprise devant les tribunaux congolais. Entre-temps, EGMF avait revendu ses parts dans CMSK à la Gecamines.

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